Surpopulation carcérale et karting : vives réactions syndicales


Droit


2 septembre 2022

La réalité carcérale que vivent au quotidien les 72 000 personnes détenues n’est pas acceptable

« Deux ans après la condamnation de la France par la CEDH pour le caractère indigne et dégradant des conditions de détention dans ses établissements pénitentiaires (…) et alors que les rats et punaises de lit y courent toujours », le Syndicat de la Magistrature (SM), le Syndicat des Avocat de France (SAF) et l’Association Nationale des Juges de l’Application des Peines (ANJAP) « s’indignent  » que le garde des Sceaux s’émeuve d’une action de réinsertion. En l’occurence de la course de karting organisée entre des détenus et des gardiens dont les images firent grand bruit sur les réseaux sociaux et dans le monde politique.

« Alors qu’il y a peu, Eric Dupond-Moretti affirmait penser aux prisonniers et à leurs conditions de vie inhumaines et dégradantes, le ministre de la justice assume désormais une communication démagogique et sécuritaire, choisissant d’agiter le mythe populiste de la prison « club med », trop confortable ou récréative, plutôt que de rappeler la réalité carcérale que vivent au quotidien les 72 000 personnes détenues ainsi que les personnels pénitentiaires dans les prisons françaises » indiquent les signataires.

Les syndicats rappellent que la surpopulation pénale en France a été qualifiée de « phénomène structurel par la Cour européenne des droits de l’homme et qu’il en résulte, outre un quotidien relevant de traitements inhumains et dégradants pour les justiciables détenus, un accès aux soins, à la scolarité, à la formation ou au travail plus que limité dans ce contexte  ».

Pour eux, dans cette affaire du karting, « le ministre anéantit d’un tweet le travail réalisé par les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, surveillants, associations autour de la personne détenue pour lui permettre de retrouver du sens dans le lien social ».


Jean-Michel Chevalier