Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas voir...


Economie


9 septembre 2022

L’edito hebdo de Jean-Michel Chevalier

Ségolène Royal, avec l’autorité que lui confère son ancien titre d’ambassadrice des pôles (véridique, défense de rire) s’est rappelée tout à trac à notre bon souvenir la semaine dernière. Alors qu’on l’avait oubliée, elle a mis en doute sur BFMTV la réalité de crimes de guerre en Ukraine. Sans doute celle qui fut surnommée la Madone du Poitou dispose-t-elle d’informations privilégiées - et vérifiées - sur le terrain pour se livrer à de telles affirmations. L’ancienne candidate à la présidentielle croit même savoir qu’il s’agirait d’une "propagande de guerre par la peur" orchestrée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Car bien sûr chacun sait qu’une guerre ne se mène qu’avec de bons sentiments. Sur ce point là, au moins, on peut compter sur l’humanité de
Vladimir Poutine, toujours au premier rang pour défendre la veuve, l’orphelin et la démocratie. Et s’il lui arrive de faire bombarder des gares où des femmes et des enfants attendent de s’embarquer pour fuir ses troupes, c’est sûrement pour punir les chemins de fer ukrainiens de ne pas être ponctuels...

Vous allez dire que j’ai une dent contre Ségolène. Faux ! C’est surtout sa façon de surgir sur tous sujets et de donner des leçons qui est horripilante. Elle gagnerait à un peu de modestie. Ses passages dans les ministères n’ont pas laissé que des succès et de bons souvenirs aux contribuables, à commencer par les coûteuses barrières de péage sur les autoroutes pour les poids lourds qui ne furent jamais utilisées. Pour le reste, j’ai du respect pour son engagement et son militantisme en faveur des Inuits, des morses, des pingouins, des ours blancs et du fromage du Poitou. Je lui reconnais le mérite d’avoir rétropédalé sur l’Ukraine lorsqu’elle a précisé que les téléspectateurs n’ont pas entendu ce qu’ils ont parfaitement écouté sur BFMTV lorsqu’elle contestait la réalité de "la maternité bombardée", le massacre de Boutcha. "C’est monstrueux d’aller diffuser des choses comme ça uniquement pour interrompre le processus de paix" avait-elle déclaré, sûre d’elle-même.
Allez, vous avouerai-je que j’ai même une tendresse particulière pour la dame qui est loin d’être la pire dans notre microcosme. Bref, je préfèrerais souvent l’écouter se taire...

Peut-être faut-il rendre payant le stationnement des deux-roues dans la capitale, je n’ai à vrai dire pas le moindre début de commencement d’opinion à ce sujet. Mais l’un des arguments avancés par la mairie de Paris aurait bien pu être soufflé par Ségolène à la douce Anne Hidalgo : il s’agirait en fait d’une question d’égalité. Comprendre qu’il n’y a pas de raison que les automobilistes paient (cher) lorsqu’ils laissent leurs voitures sur les places publiques alors que les motards, eux, ne "casqueraient" pas. C’est donc pour la mairie parisienne une question de principe : l’égalité par le paiement, pour les usagers déjà matraqués par toutes sortes de taxes sur les carburants, les assurances et les péages autoroutiers.
Si on leur avait demandé leur avis, sûr que les intéressés à deux ou quatre roues auraient préféré une égalité par... la gratuité !


Jean-Michel Chevalier