Transition écologique : L’impact de négaWatt


Environnement


7 octobre 2022

Présentation de l’association négaWatt et de ses outils pour la sobriété

Lors de son déplacement à Nice, Agnès Pannier-Runacher a confié que le gouvernement s’appuyait sur les travaux de scientifiques mais aussi d’associations, comme négaWatt.

1989

On doit le concept de négawatt au chercheur américain Amory Lovins. «  En 1989, une faute de frappe sur un rapport transforme l’unité de valeur de l’électricité, le mégawatt (un million de watts) en négawatt. Révélation. ‘Bon sang mais c’est bien sûr, me suis-je dit, c’est le watt qu’on n’a pas besoin de produire ou d’acheter puisqu’on ne le consomme pas !  », relate Laure Noualhat dans un portrait de l’Américain paru dans Libération en juillet 2013.

2001

L’association négaWatt a été fondée en 2001 par des professionnels de l’énergie. Elle compte aujourd’hui 12 salariés, 30 membres actifs (la « Compagnie des négawatts ») et 1 500 adhérents. «  L’Association a pour objet d’agir pour une meilleure préservation et un partage plus équitable des ressources naturelles, notamment énergétiques, dans le contexte de l’épuisement des ressources fossiles, du changement climatique, des risques technologiques et environnementaux », peut-on lire dans l’article 2 de ses statuts.

Sobriété, efficacité et renouvelables

Sa démarche est composée de trois étapes : la sobriété, en priorisant « les besoins énergétiques essentiels dans les usages individuels et collectifs de l’énergie  » ; l’efficacité, en réduisant «  la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un même besoin  » ; et les renouvelables en privilégiant les énergies renouvelables «  qui, grâce à un développement ambitieux mais réaliste, peuvent remplacer progressivement les énergies fossiles et le nucléaire  ».

13 %

L’association a récemment fait parler d’elle en présentant 50 propositions permettant de réduire d’au moins 10 % les consommations d’énergie en France d’ici deux ans, l’objectif annoncé par le gouvernement. NégaWatt avance même que ces mesures de sobriété « permettent à court terme d’économiser 13 % de la consommation française cumulée de gaz, d’électricité de pétrole ».

Répartition

Les propositions sont réparties par secteur de consommation et par usage : bâtiment résidentiel (chauffage, eau chaude sanitaire, appareils électrodomestiques/cuisson) ; bâtiment tertiaire (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, climatisation, éclairage, informatique et réseaux, autres usages d’électricité) ; et transports. Le résidentiel représente 30 % de la consommation d’énergie en France, les transports 29 %.

Exemples

NégaWatt propose notamment, dans les bâtiments tertiaires, « d’arrêter la ventilation dans les locaux le permettant pendant les périodes d’inoccupation », dans les bâtiments résidentiels de « respecter la consigne de chauffage à 19°C », de « couper les box TV et internet la nuit et lorsqu’on quitte son logement » et de « limiter à 110 km/h la vitesse sur autoroute et 100 km/h sur voie rapide  ».

« Retours d’expérience »

L’association est totalement transparente sur la méthodologie : « Les mesures présentées ici s’appuient sur les retours d’expérience de terrain des membres de négaWatt et sont basées en grande partie sur des résultats et analyses issus de campagnes de mesures. Seules les mesures ayant fait l’objet d’un chiffrage détaillé sont présentées dans ce document », écrit-elle dans sa présentation.

« Faisabilité éprouvée »

Elle ajoute que «  les mesures ont été sélectionnées selon des critères similaires : mise en œuvre réaliste à l’horizon de deux ans, faisabilité éprouvée sur des cas de terrain réels, coût nul ou faible avec temps de retour très rapide, acceptabilité citoyenne et politique  ». NégaWatt précise que « chacune des mesures a fait l’objet d’une chaîne de calcul détaillée » et que «  ces données ont été fournies aux ministères dans le cadre des groupes de travail sobriété organisés par le gouvernement ».


Sébastien Guiné