6 octobre 2022
Le gouvernement va présenter aujourd’hui les mesures sobriété destinées à réaliser des économies en réduisant la consommation d’électricité et de gaz. La Première ministre s’exprimera à 17 heures. Elle sera entourée par une dizaine de ministres dans un hall de la Porte de Versailles. Une sobriété sera réclamée à la fois aux entreprises et aux particuliers tandis que l’État fera lui même des efforts. Le temps des cols roulés est arrivé...
Comme l’hiver sera « chaud » en raison des prix du gaz et de l’électricité, les fournisseurs ont accepté à la demande de Bercy de prendre des engagements pour ménager les entreprises. Ils sont en effet accusés de ne « pas suffisamment jouer le jeu » en gonflant les prix proposés aux PME malgré un premier accord à Bruxelles pour réduire les factures. Ils ont donc signé une charte de bonne conduite qui repose sur une offre de « prix crédibles », sur la facilitation de concurrence chiffres en mains. L »Etat se portera garant pour les entreprises qui ne trouveront pas de fournisseur.
Il y a des professions pour qui le « bouclier tarifaire » de l’électricité n’est pas éligible : celles qui dépassent une puissance électrique de 36 kilovoltampères (kVA), comme les boulangers ou les bouchers, grands consommateurs avec leurs fours ou chambres froides. Le bouclier réservé aux entreprises réalisant moins de 2 millions de CA et qui ont moins de dix salariés, bénéficieront d’une hausse de tarif limitée à 15 % (ce qui est déjà énorme). D’où des craintes de plusieurs métiers pour qui le gouvernement ne prévoit pas pour le moment de modifier les conditions du fameux bouclier. Avec la flambée des matières premières, ils se retrouvent pris dans une nasse et assez en colère d’autant qu’ils ne peuvent pas répercuter les hausses sur le prix de leurs produits, la clientèle ne suivant pas…
Les rodomontades et menaces de Moscou n’y font rien : les Etats membres de l’UE sont tombées d’accord hier sur une 8ème et nouvelle série de sanctions contre la Russie. Les noms et entités ciblés par cette prochaine vague seront publiés aujourd’hui au Journal officiel de l’Union européenne, ce qui signifiera leur entrée en vigueur effective. Emmanuel Macron a poussé pour faire adopter ce nouveau paquet tandis que les référendums organisés dans les territoires occupés ne sont pas reconnus.
Chronique d’un retour annoncé vers la renationalisation d’EDF : le nouveau PDG de l’entreprise détenue en majorité par l’État, Luc Rémont, hérite de cette patate chaude avec la mission de lancer le programme du renouveau nucléaire. Pour cela, il lui faudra de l’argent, beaucoup d’argent, et l’État a publié mardi son offre publique d’achat simplifié portant sur les 16 ?% du capital de l’électricien encore cotés. Il en coûtera 9,7 milliards d’euros aux comptes publics. EDF est en grande difficulté financière, avec une dette qui devrait atteindre les 60 milliards à la fin 2021.
Jean-Michel Chevalier