Attentat du 14 juillet : Demande d’un dépaysement de l’information judiciaire


Droit


20 octobre 2022

Trois associations, la Ligue des droits de l’Homme section de Nice, le Collectif citoyen 06 et Tous citoyens 06, ainsi que le Syndicat des avocats de France (SAF) demandent « le dépaysement de l’information judiciaire en cours pouvant aboutir à la tenue de ce second procès et que ce dossier ne soit plus instruit à Nice », « afin d’éviter toute pression locale ».

Dans une interview publiée mardi 18 octobre dans le quotidien régional Nice-Matin, le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, indique que «  cette enquête est entre les mains de deux magistrats instructeurs, et pas du parquet ». Il précise qu’il est « une partie dans ce dossier » et qu’il peut « solliciter des actes  ». « Le dossier est toujours en cours. La volonté du parquet de Nice est d’aller au bout des investigations  », assure-t-il.

Dans leur communiqué commun daté du mercredi 19 octobre, les associations et le SAF écrivent par ailleurs réitérer leur « demande d’un procès spécifique sur la sécurisation de Nice le 14 juillet 2016, pour que toute la lumière soit faite, pour savoir ce qui a été réellement fait et ce qui n’a pas été fait pour nous protéger ce soir-là et pour ne plus jamais connaître les mêmes failles de sécurité ». Ils font état de plusieurs interrogations, laissées « en suspens » par les auditions de François Hollande et de Bernard Cazeneuve devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, le 10 octobre : « avions-nous le niveau de sécurisation suffisant ?  », « quel a été le dispositif de sécurisation réel coordonné par l’État et par la Ville ? », « comment l’auteur de l’attentat a-t-il pu faire ses repérages en camion à 10 reprises sur la Promenade des Anglais, dans la ville la plus vidéosurveillée de France ?  » ou encore « quel a été le niveau d’implication des représentants de l’État et de la Ville de Nice dans les réunions de préparation de la sécurisation de Nice ?  ».

Philippe Pradal, alors maire de Nice, et Christian Estrosi, alors 1er adjoint chargé de la sécurité, devaient être entendus comme témoins jeudi 20 octobre à Paris, « mais sans qu’aucune suite ne puisse être donnée à ces témoignages dans le présent procès, puisque son objet est uniquement la responsabilité des personnes de l’entourage de l’auteur de l’attentat  », est-il précisé dans le communiqué.


Sébastien Guiné