Economie : l’inflation va perdurer...


Economie


31 octobre 2022

Le taux d’inflation mondial va atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022

Après un pic en cette fin d’année 2022, l’inflation devrait rester « élevée plus longtemps que prévu  » dans le monde, selon les dernières prévisions du FMI. Les économistes de l’organisation monétaire estiment en effet que le taux d’inflation mondial va atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, avant de diminuer à 6,5 % en 2023, puis à 4,1 % en 2024.

Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour les ménages qui voient fondre leur pouvoir d’achat et leurs économies. Pas plus que pour les entreprises qui vont sans doute rencontrer des soucis de trésorerie malgré les différentes aides mises en place en France pour amortir la crise. Malgré le bouclier, la hausse des tarifs des énergies (gaz, électricité, fuel) malgré va peser sur les arbitrages. Déjà le Credoc a noté une baisse de la consommation de l’ordre de -3%, y compris chez les classes sociales aisées.

Comme le montre la carte Statista en illustration, certains pays connaissant actuellement des conflits, des bouleversements ou des problèmes socio-économiques majeurs enregistrent des taux d’inflation beaucoup plus élevés que la moyenne mondiale. Parmi eux figurent le Zimbabwe, le Venezuela, le Soudan, la Turquie et l’Argentine, où les prévisions tablent sur une hausse moyenne des prix à la consommation allant de 70 % à 285 % cette année !
D’autres pays, comme l’Iran, le Yémen et le Sri Lanka, devraient connaître une inflation supérieure à 40 %.

Dans le détail, les prévisions indiquent que moins de 40 pays et territoires réussiront à maintenir l’augmentation des prix en dessous de 5 %.
Plus de 90 devraient enregistrer un taux d’inflation moyen compris entre 5 % et 10 % en 2022 (dont la France, à 6 %), tandis que quelque 60 autres dépasseront la barre des 10 %. En Europe, cela concerne principalement les pays situés à l’est du continent.

"Pour 2023, la projection est entourée d’incertitudes très larges liées à l’évolution de la guerre russe en Ukraine. Les aléas portent à la fois sur les quantités et les prix d’approvisionnement en gaz, ainsi que sur l’ampleur et la durée des mesures gouvernementales de protection des ménages et des entreprises" indique la Banque de France dans ses projections pour 2023.
Pour notre pays, le PIB "s’établirait entre 0,8 % et - 0,5 %, avec des taux d’inflation compris respectivement entre 4,2 % et 6,9 %". Mais l’institution n’exclut pas une récession "restant cependant limitée et temporaire" dans le cas où l’arrêt des livraisons de gaz par la Russie s’accompagnerait d’une hausse supplémentaire des cours du gaz naturel et d’une limitation de la fourniture de gaz et d’électricité.
Reste à croiser les doigts…

J.-M. Chevalier et Tristan Goudiaut (Statista)


Jean-Michel Chevalier