Me Le Borgne, président d’honneur de la rentrée de la Faculté de droit


Droit


14 novembre 2022

Après deux rentrées perturbées par le Covid-19, la Faculté de droit organisait mercredi 9 novembre une rentrée solennelle sereine, en présence de nombreuses personnalités.

L’invité d’honneur, Me Jean-Yves Le Borgne, avocat de renom, ancien Bâtonnier du Barreau de Paris, était accompagné sur l’estrade par le Doyen de la Faculté Xavier Latour, le maire de Nice Christian Estrosi, le président de l’Université Côte d’Azur Jeanick Brisswalter et la rectrice déléguée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation Fabienne Blaise.
Dans l’assistance, étaient notamment présents aux premiers rangs Didier Linotte, président du Tribunal suprême de Monaco, Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice, Me Adrien Verrier et Me Cécile Schwal, respectivement Bâtonnier et Vice-Bâtonnier du Barreau de Nice, Jean-Michel Hayat, ancien premier président de la cour d’appel de Paris et Jean-Paul Catanese, directeur départemental des Finances publiques des Alpes-
Maritimes.
Dans son discours, Xavier Latour a dévoilé la création d’une licence bilingue de droit français et anglo-américain à partir de la rentrée 2023. Il a salué le travail des Cliniques juridiques (voir ci-contre) et "l’incroyable énergie" du Bureau des étudiants pour l’organisation de la cérémonie des lauréats. À ces derniers, il a souhaité de "garder le sens de l’émulation". "Mais réussir seul ne sert à rien. Le faire pour servir une communauté, une collectivité, vous grandira", a-t-il ajouté.
Le Doyen a également eu quelques mots au sujet des travaux de rénovation du campus après la projection d’une vidéo sur ces travaux d’économies d’énergie, notamment des panneaux photovoltaïques sur les toits terrasses et parkings de la faculté. Ces travaux permettront de réaliser 60% d’économies d’énergie et de réduire de 86% les émissions de gaz à effet de serre. La bibliothèque est déjà en travaux depuis octobre et le sera jusqu’en mai.

"Président Covid"

Jeanick Brisswalter a confié qu’il s’agissait de sa première rentrée solennelle de la Faculté de droit, étant "un président Covid". "Ce moment est important pour moi. Il me permet de saluer tout le dynamisme de l’EUR (école universitaire de recherche) au sein de la Faculté de droit. C’est aussi un moment pour saluer les nouveaux entrants, (…) la qualité de notre communauté enseignante (…) et tous nos étudiants. On ne peut y arriver que collectivement".
Fabienne Blaise a souligné que la crise sanitaire "nous avait poussés et nous pousse encore à réfléchir à nos méthodes pédagogiques".
Christian Estrosi a lui rappelé quelques chiffres concernant la Faculté de droit et de science politique : 3 000 étudiants et 80 enseignants chercheurs. Il s’est félicité de l’isolation thermique à venir des différents campus, dont celui de Trotabas. "Ce qui se fait à l’échelle de l’université va peser dans la ville", a-t-il assuré.
Avant l’intervention très attendue de Me Jean-Yves Le Borgne, les nouveaux enseignants ont été présentés : Ivette Franco, enseignante d’anglais, Marc-Antoine Granger, enseignant de droit public, Christophe Tukov, maître de conférences associé en doit public à mi-temps (il est président de chambre du Tribunal administratif de Montreuil) et Gustavo Vieira Da Costa Cerqueira, professeur de droit privé.

"Tentation du pouvoir"

Maître Le Borgne a ensuite livré des "réflexions" sur la justice, évoquant d’abord la prise illégale d’intérêt, délit pour lequel le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a été renvoyé devant la Cour de justice de la République (mais ses avocats ont formé un pourvoi en cassation). "Cette prise illégale d’intérêt me paraît être une situation qu’il faut indiscutablement modifier", a affirmé Me Le Borgne, dont certaines intonations de voix ne sont pas sans rappeler celles du Général de Gaulle. L’avocat a rappelé que le législateur avait changé le texte il y a un an à peine mais "seule l’étiquette a été changée, pas le contenu de la boîte". Il a aussi évoqué la prescription, qui "apparait comme une forme d’impunité. Or l’opinion est contre". "Il faudrait que l’on donne une possibilité d’équilibrer les pouvoirs", a-t-il relevé, rappelant que chez Montesquieu "il n’y avait pas de pouvoir judiciaire mais une puissance de juger". "Il existe une tentation du pouvoir qui se manifeste dans l’institution judiciaire. L’interprétation est utile mais une extension excessive pourrait n’être qu’un abus", a prévenu l’avocat.


Sébastien Guiné