Relocalisation industrielle : De nouveaux dispositifs


Economie


18 novembre 2022

De nouveaux dispositifs ont été présenter pour soutenir le « re-fabriqué » en France.

Le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, a présenté la semaine dernière de nouveaux dispositifs pour soutenir le « re-fabriqué » en France.

Trois dispositifs

Il s’agit de missions de conseil, d’études de stratégie industrielle et d’accélérateurs dédiés à la relocalisation. La présentation des dispositifs s’est faite dans le cadre du premier anniversaire du label « Fabriqué en France ». A cette occasion, cinq objets de notre quotidien, dont la production a été relocalisée en France, ont été mis à l’honneur au ministère de l’économie : le jouet, la montre, le vélo, le textile (lin et chanvre) et la chaussure.

Demande

« Les produits fabriqués en France répondent à une forte demande sociétale : 3 Français sur 4 déclarent être prêts à payer plus cher pour acheter français et 90 % d’entre eux estiment qu’acheter un produit fabriqué en France est une manière de soutenir les entreprises françaises, de participer au maintien de l’emploi et de préserver les savoir-faire en France », souligne Roland Lescure.

Chemin

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ajoute que « malgré l’engouement » pour le fabriqué en France ou le re-fabriqué en France, « il y a encore du chemin à parcourir pour que cela se traduise dans la production industrielle car seuls 36 % de la consommation de biens manufacturés est française d’après l’INSEE ».

« Massifier »

« Au-delà des objets du quotidien, Bruno Le Maire et moi-même considérons comme nécessaire d’enclencher un vaste mouvement de relocalisation industrielle. Pour cela il faut que les chefs d’entreprise prennent conscience des coûts cachés d’un approvisionnement lointain. Il faut massifier la relocalisation en sensibilisant les 27 000 PME et ETI industrielles », a encore déclaré Roland Lescure.

Deux missions

Le premier des nouveaux dispositifs présentés est porté par Bpifrance. Il s’agit de deux missions de conseil : « Stratégie Réindustrialisation » et « Make or Buy ». L’objectif est d’arriver à accompagner 200 entreprises d’ici 2027 dans leur stratégie de relocalisation. Les deux missions durent 10 jours. La première aide les entreprises à identifier des opportunités de réindustrialisation pour leurs produits, la seconde les aiguille pour faire les meilleurs choix entre une fabrication en interne ou la sous-traitance.

Diagnostics

Le deuxième dispositif présenté le 9 novembre a été développé par la Banque des territoires, qui se propose d’accompagner les territoires dans leur stratégie de relocalisation industrielle et en co-finançant cette étude à hauteur de 50 %. «  Il s’agit d’établir des diagnostics territoriaux de dépendance des filières industrielles, des études d’opportunité pour caractériser le potentiel de relocalisation de certains produits (…) », précise le ministère.

Accompagnement

Le troisième dispositif émane du réseau des Chambres de commerce et d’industrie, qui va mettre en place dans chaque région à partir de 2023 des accélérateurs dédiés à l’accompagnement des projets de relocalisation et de réindustrialisation des PME. Le réseau des CCI devra aussi assurer la mise en relation entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants dans les territoires. La CCI France lancera une enquête pour faire émerger d’autres projets de relocalisation, en plus des cinq déjà mis en avant.

Déjà existants

Ces trois dispositifs s’ajoutent à ceux déjà existants pour favoriser la relocalisation industrielle en France : l’appel à projets « i-Démo » du plan France 2030, le volet France 2030 régionalisé (doté de 500 millions d’euros), l’appel à manifestation d’intérêt « Rebond industriel » (doté de 100 millions d’euros) et le prêt Nouvelle industrie, mis en place par Bpifrance (allant de 3 millions jusqu’à 15 millions d’euros).


Sébastien Guiné