Énergie : il faut sauver les verriers de Biot !


Economie


2 décembre 2022

Patricia Demas et Éric Pauget, appartenant tous deux à LR, ont été reçus à Bercy

La sénatrice des Alpes-Maritimes Patricia Demas et le député d’Antibes Éric Pauget, appartenant tous deux à LR, ont été reçus à Bercy par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises. Ils ont demandé un "plan de secours exceptionnel" pour la filière verre et, plus largement, pour les métiers d’art.

Ce secteur est en effet terriblement impacté par la crise de l’énergie. Si rien n’est fait, le prix de l’électricité, indispensable pour faire fonctionner les fours qui ne peuvent être éteints, pourrait être multiplié par huit, ce qui placerait les entreprises dans une situation intenable.
La grande verrerie Duralex, qui fournit notamment les cantines scolaires mais pas que, a ainsi été récemment secourue par le gouvernement qui lui a octroyé un prêt de 15 millions d’euros pour "passer l’hiver". Mais, comme elle, d’autres PME et des artisans se retrouvent en difficulté. Dans les Alpes-Maritimes, cela concerne huit ateliers de soufflage à Biot, capitale de la verrerie d’art, et au plan national près de mille ateliers.
"Plus qu’une aide ponctuelle, qui ne résoudra pas le problème au fond, il conviendrait de prendre des mesures spécifiques avec des effets sur le long terme, pour ce qui concerne les métiers d’art, dont les artisans verriers" indiquent les deux parlementaires azuréens. Les différentes mesures déjà arrêtées pour ce secteur, comme la suppression de l’EBE, ne sont à l’évidence pas suffisantes.
Patricia Demas et Éric Pauget proposent que les ateliers et entreprises concernées puissent bénéficier du "tarif bleu" réservé aux particuliers (prix bloqués au-delà de 15% d’augmentation), que des aides soient débloquées pour la recherche sur la construction de fours moins énergivores, et que des moyens soient mis à dispostion des verriers pour qu’ils puissent investir dans des fours moins gourmands en électricité ou en gaz.
Car le gaz suit la même courbe inflationniste que l’électricité. L’année 2023 ne devrait pas apporter de changement dans sa fourniture, les contrats triennaux ayant été souscrits pour la plupart jusqu’en 2024. Mais l’inquiétude porte sur les tarifs qui pourraient eux être multipliés par dix. Aucune entreprise ne sera en mesure d’y faire face.

Ce secteur n’a rien d’anecdotique dans la vie économique de notre département

La fréquentation des ateliers des verriers attire de 10 000 à 500 000 visiteurs chaque année à Biot et la production s’exporte dans le monde entier. Chaque verrerie emploie de trois à vingt salariés, plus des intérimaires en période estivale.
Les conseillers de la ministre se sont montrés attentifs aux remontées du terrain exposées par les deux parlementaires et se sont dits conscients des difficultés rencontrées au quotidien par les verriers. Patricia Demas et Éric Pauget ont souligné, à la sortie de leur entretien, qu’ils avaient été entendus et qu’ils avaient retenu, de la part du gouvernement, la volonté d’améliorer très rapidement les dispositifs de soutien aux entreprises, en les rendant plus lisibles et plus simples, avec un niveau d’aide de la part de l’État plus important.


Jean-Michel Chevalier