VEOLIA à la pointe mondiale de la production de l’hydrogène vert


Economie


20 décembre 2022

Produire de l’hydrogène à partir du biogaz issu des boues d’épuration.

Une expérimentation prometteuse avec VEOLIA et TPM sur le site de la station d’épuration de l’Almanarre.

Depuis le printemps 2021, VEOLIA réalise, en partenariat avec Toulon Provence Méditerranée et la Région Sud, des essais de production d’hydrogène à partir du gaz issu de la digestion des boues d’épuration. Une première mondiale et nouvelle voie de valorisation du biogaz qui offre des perspectives intéressantes pour produire de l’hydrogène vert localement.

Le pilote testé sur la station d’épuration de l’Almanarre a la capacité de produire jusqu’à 10 kilos d’hydrogène par jour, de quoi alimenter deux véhicules légers, un kilo d’hydrogène permettant de rouler 100 km en véhicule léger. En mode industriel, une station d’épuration classique pourrait produire plusieurs centaines de kilos d’hydrogène par jour.

CARBURANT HYDROGENE

« Aujourd’hui, VEOLIA est l’un des plus grands producteurs d’énergie à partir de biogaz au niveau mondial. Produit à partir de la fermentation des boues, ce gaz vert est capté avant d’être acheminé, soit vers une unité de purification et d’injection vers le réseau de gaz naturel, soit vers une unité de cogénération produisant à la fois de la chaleur et de l’électricité. À côté de ces deux débouchés classiques, nous testons le carburant hydrogène, directement utilisable par des véhicules, voitures, bus ou camions », explique Olivier Cavallo, directeur VEOLIA Provence Méditerranée.

PROCEDE INNOVANT ET VERTUEUX

Le responsable développement pour la région Méditerranée de l’Eau France précise : « Produit par la digestion des boues, le biogaz est injecté, après un prétraitement dans un réacteur : le vaporeformeur. Ce réacteur fonctionne sous pression et haute température, fournie par la combustion d’une partie du biogaz. L’autre partie du biogaz réagit en présence de vapeur d’eau et d’un catalyseur pour former de l’hydrogène et du gaz carbonique. L’hydrogène est ensuite purifié, mis sous pression et stocké pour être distribué par l’intermédiaire d’une borne. Pour un procédé totalement vertueux, ce projet s’est accompagné d’essais innovants afin de valoriser le gaz carbonique issu de la fabrication d’hydrogène en produisant des algues. Ces algues qui utilisent le CO2 pour se développer pourront être à leur tour valorisées, par exemple, en alimentation animale ».

« Le carburant hydrogène est très intéressant car lors de sa combustion il ne produit que de la vapeur d’eau. C’est un carburant propre dont l’usage est très adapté aux déplacements en agglomération, notamment pour les camions, les bus ou les bennes à ordures ménagères. Une solution locale qui a un grand avenir avec la mise en place des ZFE », conclut Olivier Cavallo.


Gilles Carvoyeur