Les agriculteurs refusent d’être la valeur d’ajustement des politiques !


Economie


27 décembre 2022

Par Max Bauer, président de l’UNIPHOR, de la Coordination Rurale PACA et Var, président d’ALLO AGRI.

Que retenir de l’année 2022 ? Les Jeux Olympiques de Pékin, la Coupe du Monde de Football au Qatar, les élections présidentielles ? Ou la guerre en Ukraine et ses conséquences dramatiques sur l’économie mondiale et ses graves répercussions sur l’agriculture française, par les hausses de l’énergie, des engrais, des matières premières ? Sans doute cette dernière crise, car elle marquera longtemps les esprits.

Dans un contexte sociétal agité et de doute, je vous souhaite une douce année 2023. Je m’adresse à tous ceux qui souffrent physiquement ou moralement, avec une pensée pour les agriculteurs qui subissent des difficultés dans leur quotidien et pour ceux qui nous quittent trop tôt dans l’exercice de leur métier, laissant leurs proches dans la tristesse et parfois dans l’incompréhension.

DES PRIX REMUNERATEURS

Déjà, durant la crise sanitaire, le président de la République avait mis en avant la souveraineté alimentaire de la France. Aujourd’hui, avec les pénuries, cela prend encore plus de sens.
Dorénavant, la France doit revenir sur le premier plan, mais pas à n’importe quel prix ! Des prix rémunérateurs pour nos agriculteurs. Et pas de n’importe quelle manière ! Il devient urgent de répondre aux défis du changement climatiques, des pratiques culturales, de la gestion de l’eau et du bien-être animal.
Les agriculteurs en sont conscients ! Ils œuvrent au quotidien pour répondre aux enjeux sociétaux et aux attentes des consommateurs, dont le pouvoir d’achat, fin 2022, est rongé par une inflation non maîtrisée. Espérons qu’en 2023, l’économie française ne rentre pas dans une récession, avec un impact plus fort sur le moral des Français, creusant encore un peu plus les inégalités et la précarité.

Des efforts, ils en feront encore, s’il le faut ! Mais, les agriculteurs refusent d’être la valeur d’ajustement des politiques, faites de promesses ou de vison écologique contraignantes, voire punitives.

En 2023, je vais me consacrer sur des sujets qui me tiennent à cœur. A la présidence de l’Union Nationale des professionnels de l’ Horticulture (UNIPHOR), je vais interpeller les pouvoirs publics et le ministère de l’ agriculture sur les graves difficultés que traverse l’horticulture, notamment la fleur coupée. Ce que j’ai déjà fait auprès du président de la République, lors de l’illumination du sapin de Noël à l’Élysée.

D’autres dossiers seront poussés avec les acteurs qui voudrons bien les soutenir, notamment le contrat des Aires Urbaines de Production Agricole (AUPA), visant à l’accroissement des activités agricoles de proximité de maraîchage et d’horticulture en zone périurbaine.

JEU DE DUPE

En 2023, la CR83 ne cautionnera pas un jeu de rôle dans un jeu de dupe. Je sais pratiquer le respect, mais surtout la sincérité envers les agricultrices et les agriculteurs qui m’accordent leur confiance.
La CR n’a de cesse de proposer, dénoncer et marteler que de nombreuses filières sont en danger et que de nombreux agriculteurs travaillent à perte. D’autant qu’avec la fermeture des exploitations agricoles ou horticoles, l’offre continue de baisser et le recours aux importations augmente.
Sans décision forte prise par le Gouvernement, les importations ne correspondant pas à nos standards continueront leur progression et le déficit commercial se creusera de plus en plus.
Au nom des consom’acteurs et des agriculteurs, je souhaite que 2023 soit l’année des défis relevés et des réponses apportées !


Gilles Carvoyeur