3 janvier 2023
La "SECA" impose une teneur en soufre du carburant ne dépassant pas les 0,1%
Cannes a été la première ville du littoral méditerranéen à mettre en place en 2019 une « charte croisière » pour préserver les fonds marins et réduire la pollution atmosphérique. Une démarche précurseur de la Zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (SECA) qui, à compter du 1er mai 2025, impose à tous les navires naviguant en Méditerranée de respecter une teneur en soufre de leur carburant cinq fois inférieur à la limite autorisée ailleurs dans le monde.
Plusieurs autres ports azuréens ont imposé les mêmes restrictions alors que la Méditerranée accueille un quart du trafic maritime planétaire. « En France, d’autres moyens légaux doivent être développés pour lutter efficacement contre les pollutions ou les incivilités et, ainsi, mieux protéger les fonds marins. C’est pourquoi j’ai saisi le gouvernement pour donner aux maires de communes du littoral des pouvoirs de police en matière environnementale leur permettant d’intervenir au-delà de la bande des 300 mètres, en complément de l’Etat » commente David Lisnard, premier magistrat de la cité du Festival.
Mare Nostrum deviendra la cinquième zone au monde à presque totalement interdire les carburants soufrés, après la Baltique et la mer du Nord. En effet, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a approuvé le 15 décembre dernier la création d’une zone SECA au sein de cet espace. Ainsi, les bateaux de croisières et de commerce seront dans l’obligation d’utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1%. Le résultat attendu de cette action est la baisse de près de 80% des émissions d’oxydes de soufre, dévastatrices pour la biodiversité marine, et une réduction annuelle de 8,5 millions de tonnes des rejets dans l’atmosphère.
Forte de son engagement en matière de protection de l’environnement et de la mer, d’autres actions de protection ont été entreprises par la Ville de Cannes comme la campagne « Ici commence la mer » lancée en 2015 avec la pose de 800 plaques signalétiques en lave émaillée pour éviter l’envoi de détritus par les égouts, l’installation de 75 nurseries à poissons, la mise en place de filets macro-déchets dans les ports, le lancement du plan « zéro plastique » pour tous les utilisateurs du domaine public cannois (organisateurs d’événements, restaurateurs, plagistes et partenaires associatifs), la réglementation des mouillages des bateaux de plus de 24 mètres, la sanctuarisation de 43 hectares interdits au mouillage au nord de l’île Sainte-Marguerite, et la création d’une zone de mouillage saisonnière pour les équipements légers.
Jean-Michel Chevalier