5e édition du Bilan National des Entreprises des greffiers des tribunaux de commerce : résistance des entreprises françaises face aux crises


Economie


24 janvier 2023

Le CNGTC vient de publier la 5e édition de son Bilan national des entreprises

Le bilan national des entreprises élaboré par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce et l’institut Xerfi Spécific délivre ses résultats pour 2022. Basé sur l’analyse des données des 6 millions d’entreprises immatriculées au Registre du commerce et des sociétés (RCS), la cinquième édition de ce baromètre permet d’analyser la situation des entreprises en 2022, confrontées aux effets à retardement de la crise sanitaire et à une succession de crises conjoncturelles.

Après le bilan très positif de 2021, 2022 marque sans conteste un renversement de tendance sur les trois piliers structurants du tissu entrepreneurial : la création d’entreprises est en baisse quand les radiations et les procédures collectives s’envolent. La comparaison de ces dynamiques avec les niveaux enregistrés avant la crise sanitaire invite toutefois à relativiser, voire à saluer la résistance de ces entreprises pourtant confrontées à une accumulation de crises particulièrement déstabilisantes.

Un entrepreneuriat qui résiste et se transforme

Malgré la multiplication de crises paralysant l’économie mondiale, 573 132 entreprises ont vu le jour sur l’ensemble de l’année 2022 (1), soit plus de 110 000 entités de plus que celles enregistrées en 2019, avant la crise sanitaire. Le ralentissement de 6,2 % de la création d’entreprises observé entre 2022 et 2021 est ainsi à relativiser.
La dynamique entrepreneuriale est une nouvelle fois tirée par l’auto entrepreneuriat : un tiers des immatriculations de 2022 sont des entreprises individuelles, incluant les micro-entreprises. Du côté. des secteurs, les activités immobilières se démarquent en représentant plus d’une entreprise sur cinq créées sur l’année (20,7 %), suivies par le commerce (16,8 %) les activités de conseils et services aux entreprises (14,8 %).
À l’inverse, la part des immatriculations issues des secteurs du transport et de l’entreposage, particulièrement dynamique en 2021 du fait de l’essor du e-commerce et de la livraison à domicile, de la construction et de l’agriculture-sylviculture chutent respectivement de 6, 10 et 12 points en un an.

Des radiations et procédures collectives en hausse

346 511 entreprises ont été radiées du registre du commerce et des sociétés en 2022, soit près de 36 000 radiations supplémentaires par rapport à 2021 (+11,6 %). Confrontés à des difficultés croissantes de paiement et de trésorerie, couplées à une conjoncture économique difficile, nombre de chefs d’entreprises ont préféré mettre définitivement fin à leur aventure entrepreneuriale.
Le nombre d’entreprises en difficulté progresse sensiblement par rapport à 2021, avec 37 468 procédures collectives ouvertes en 2022, en hausse de 52 % à un an d’intervalle. Si les entreprises semblent aujourd’hui subir les effets à retardement de la crise sanitaire et de la dégradation du contexte économique international, le total des procédures collectives reste nettement inférieur aux niveaux observés en 2018 et 2019, où près de 45 000 ouvertures
procédures collectives étaient alors ouvertes par an.

Le secteur du commerce paie le plus lourd tribut et se hisse en tête des radiations (22,3 % du total des radiations enregistrées sur l’année) comme des entreprises en difficulté (23,5 % des procédures collectives, en hausse de 56,1 % par rapport à 2021).

L’Île-de-France tire son épingle du jeu

La région francilienne se distingue sans conteste des dynamiques régionales observées à l’échelle de l’hexagone : la création d’entreprises y enregistre son plus faible recul (- 4,2 % contre -6,2 % de moyenne nationale), et les radiations s’y stabilisent (-0,4% contre une hausse de +11,6% en moyenne) et les procédures collectives se limitent à une progression de + 35 % par rapport à
2021.
De l’autre côté du spectre, les régions Centre-Val de Loire (-9,3 % d’immatriculations), Hauts-de-France (-9,1%), Grand-Est (-8,9 %) et Nouvelle Aquitaine (-8,9 %) enregistrent les plus forts ralentissements entrepreneuriaux. Du côté des radiations, Mayotte et PACA subissent les plus fortes
progressions avec près de + 50 % en un an.

Thomas Denfer, président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, souligne : "La résistance de notre tissu entrepreneurial face à l’accumulation de crises qui ont frappé notre pays ces dernières années est à saluer. Charge à nous, entrepreneurs du service public, de répondre présents avec efficacité et humilité pour soutenir cet esprit d’entreprendre et être source de sécurité juridique et de confiance économique".

1) Sont comptabilisées les immatriculations enregistrées en 2022 au sein du Registre du Commerce et des Sociétés, hors Moselle et Alsace.

Pour consulter le Bilan National des Entreprises des greffiers des tribunaux de commerce janvier 2023 cliquez sur l’image ci-dessous


Valérie Noriega