Thierry Albertini : « Les gouvernants vivent sur les cendres du gaullisme »


Economie


30 janvier 2023

En ce début d’année, Thierry Albertini, le maire de La Valette-du-Var, évoque une situation mondiale assez morose, tout en étant persuadé que chacun à son niveau peut aider à construire un monde meilleur pour tous.

Face à une mondialisation sans règle, La Valette-du-Var et ses administrés n’ont eu de cesse de se montrer entreprenants, volontaires et solidaires. Une solidarité qui a renforcé la proximité et la convivialité entre tous les Valettois.

INJONCTIONS PARADOXALES

A l’heure de ses vœux, Thierry Albertini a révélé un réalisme, teinté de noirceur : « Cette situation impacte fortement l’économie et les institutions de la France et s’ajoute au peu d’anticipation et au manque d’ambition et d’investissements qui ont affaibli notre pays au moins depuis 2012, alors ce dernier avait su créer son indépendance énergétique, économique et stratégique sous l’impulsion du général de Gaulle. Les gouvernants ont vécu sur les cendres du gaullisme sans rien apporter de nouveau et de solide. Pas d’investissement, plus de valeur travail ! Seul le capital est valorisé. Toujours plus de richesses pour peu de personnes et, toujours moins de richesses pour la plupart d’entre nous. Aucun entretien, une politique écologique de façade électoraliste au lieu d’une vision d’avenir à long terme, nous ont rendus énergétiquement dépendants. Aujourd’hui, nous devons donc faire des économies de chauffage et nous pourrions subir des délestages électriques alors que hier, nous étions les premiers producteurs d’électricité d’Europe. Nous devons rouler dans des voitures électriques, sans savoir si nous pourrons les recharger, tandis que ces véhicules ont une empreinte carbone certaine puisque pour effacer l’empreinte carbone de la construction d’un SUV électrique, il faut rouler 100 000 km, sans parler de la destination finale des batteries usagées ».

Sans concession, le premier magistrat a ajouté : « Que dire aussi des injonctions paradoxales de l’État qui prône la zéro artificialisation des sols tout en imposant la construction de logements sociaux, sous peine de pénalités majorées (650 000 € pour La Valette en 2022). Et comme si tout ceci ne suffisait pas, nous subissons le développement anarchique des réseaux sociaux, sans foi ni loi, l’individualisme forcené, la distorsion de la réalité, la perte de la valeur « famille », les clivages intergénérationnels, souvent exacerbés par des propos peu respectueux : Les retraités vivent sur le dos des jeunes qui travaillent ou pas d’ailleurs ou les méchants propriétaires sont des rentiers, donc il faut les surimposer ».

CONTEXTE ANXIOGENE

« Notre vieille France, au passé riche d’hommes illustres et à l’histoire millénaire ne doit pas voir son avenir s’assombrir. "Gouverner c’est prévoir et ne rien prévoir c’est courir à sa perte" (Émile de Girardin). Alors, j’émets un vœu pour encourager nos dirigeants nationaux à prévoir pour que nous puissions reprendre notre place dans le monde de demain.
Ce contexte anxiogène entraîne la violence verbale et physique, aucun respect de l’âge, de la fonction, du sexe et du code de la route. Ceci entraîne par voie de conséquence une perte de confiance envers les institutions et les élus de tous ordres. L’émergence du populisme et le désintéressement aux urnes en sont le résultat. Le maillon local devient alors encore plus nécessaire et interactif »
, a lancé le maire.


Gilles Carvoyeur