Tarifs, commandes, déchets, ZFE : le BTP s’inquiète


Economie


6 février 2023

La profession attend beaucoup de l’Observatoire des prix des matériaux de construction

Avec deux ajustements en 2022, l’augmentation « significative » du Smic et des grilles de salaires minimas du BTP a produit un surcoût pour les entreprises du secteur. Il est venu s’ajouter à « la crise mondiale des matériaux  » avec des évolution de prix « parfois incontrôlables » et des difficultés d’approvisionnement sur les chantiers.

« Cela peut provoquer d’éventuels reports et même des arrêts de production » considère Patrick Moulard, président 06 du BTP. Cela concerne les aciers, des produits en plastique. « Nous avons pu constater des abus, avec des évolutions et des marges à deux chiffres dans des enseignes de grande distribution, ce qui n’est pas normal et qui diffère selon les régions  ». La profession attend donc beaucoup de l’Observatoire des prix des matériaux de construction annoncé par le gouvernement à la fin 2022.

Les métiers de la construction veillent aussi à ce que « les bailleurs sociaux qui ne sont pas tous prêts à accompagner nos entreprises » appliquent les recommandations du ministère de l’Economie qui a rappelé « que les articles du code de la commande publique sur la variation des prix » s’appliquent à tous les acheteurs, « y compris aux organismes HLM ».

La filière s’interroge aussi sur la mise en place de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP) en matière de déchets du BTP qui sera applicable à partir du mois de mai et qui fera une nouvelle taxe aux éco-organismes qui seront chargés de la gestion des chantiers. Quel sera l’impact de cette nouvelle taxe sur le prix d’achat des matériaux ? Où seront situés les points de collecte des déchets ?

Enfin, et c’est sans doute anecdotique mais source de futures difficultés, qu’en sera-il des effets de la mise en place dans les grandes agglomérations des Zones à Faible Emissions (ZFE) destinées à limiter la pollution de l’air par les pots d’échappement ? Le BTP-06 estime que ces zones vont exclure de la circulation les véhicules des artisans et des petites entreprises « qui ne pourront plus à terme pénétrer dans certains secteurs urbains pour excercer leur activité ».


Jean-Michel Chevalier