28 février 2023
Les Français boivent de moins en moins d’alcool, notamment de vins de table
Il s’agit d’une évolution majeure dans nos sociétés : les Français boivent de moins en moins d’alcool. Si la tendance est connue et observée depuis plusieurs décennies, les données de l’Insee permettent d’en mesurer l’ampleur et de visualiser plus en détail les changements de consommation.
Ainsi, entre 1960 et 2018, la consommation de boissons alcoolisées a été divisée par plus de deux. Un Français buvait en moyenne 200 litres d’alcool par an à l’époque, il n’en boit aujourd’hui plus que 80 litres. Ce déclin s’est principalement produit entre les années 1960 et la fin des années 1990, avec la mise en place des politiques publiques de lutte contre l’alcoolisme (loi Évin par exemple). Mais la tendance perdure encore de nos jours : entre 2010 et 2018, la consommation annuelle de boissons alcoolisées a ainsi diminué de 4 litres par personne.
De 128 litres en moyenne en 1960, la consommation du vin par habitant a chuté à 36 litres en 2018. Pour se donner une idée, cela signifie qu’un Français boit aujourd’hui en moyenne un verre de vin par jour, alors qu’il en buvait entre trois et quatre en 1960. Si la consommation de nos aînés avait de quoi impressionner, il faut savoir qu’il était courant de voir des enfants consommer du vin à l’époque : il faudra en effet attendre 1956 pour que l’État interdise la distribution d’alcool dans les cantines, et seulement pour les moins de 14 ans à cette date !
La baisse de la consommation de vin concerne exclusivement les vins dits de "consommation courante", c’est à dire les vins de table.
Car dans le même temps, la consommation s’est davantage orientée vers les vins de qualité (IGP, AOP), notamment à partir des années 1980. Avec le champagne, les vins fins sont ainsi la seule catégorie de boissons dont la consommation a augmenté depuis 1960.
Après 30 ans de baisse, la consommation de cette boisson houblonnée a connu une hausse constante sur la dernière décennie, passant d’un peu moins de 20 millions d’hectolitres en 2010 à 23,6 millions en 2019. En moyenne par habitant, la conso annuelle des Français a ainsi augmenté d’environ 2 litres sur cette période. Ce regain d’intérêt pour la bière n’est pas étranger à l’explosion du nombre de microbrasseries au cours des dix dernières années. Elles produisent moins de 1 000 hectolitres par an, ont amorcé une diversification de l’offre, avec la multiplication des bières artisanales et régionales sur un marché autrefois dominé par quelques marques phares et des produits standardisés. Entre 2013 et 2019, le nombre de microbrasseurs a plus que triplé dans l’Hexagone, passant de 504 à 1 650.
Tristan Gaudiaut (Statista)