Et tant pis pour les « roublards » !


Politique


2 mars 2023

L’edito hebdo de Jean-Michel Chevalier pour bien finir la semaine

Mieux vaut être jeune et en bonne santé... Cet adage populaire se vérifie aussi pour nos fleurons de l’économie française, à savoir les 40 plus grandes entreprises constituant le CAC. Alors qu’on leur promettait une année terrible en 2022 avec la guerre en Ukraine qui venait s’additionner aux mois de pandémie et de confinements, tous les clignotants sont passés de manière assez inattendue au vert. Le résultat cumulé de ces géants mondiaux a atteint 140 milliards, soit 10 de plus que l’année précédente, qui avait déjà enregistré un incroyable rebond « post-Covid ».

Si Mélenchon et d’autres s’étranglent devant tant de richesses créées, les actionnaires se frottent les mains : ils vont toucher ces dividendes qui électrisent le débat politique que certains qualifient « d’indécents » lorsqu’ils concernent des entreprises dont les clients souffrent de l’inflation et de la crise énergétique. Inutile d’épiloguer une nouvelle fois sur TotalEnergies, sur ses 19,5 milliards de bénéfices, sur sa promesse - qui ne lui coûte pas grand chose - d’un plafonnement du litre d’essence ou de gazole à 1,99 euro pendant toute l’année 2023 dans les 3 400 stations TotalEnergies.
Les exemples de réussite « vertueuse » ne manquent pas dans ce hit-parade : grâce à l’innovation, Michelin a sorti une nouvelle gamme de pneus high tech et voit son chiffre d’affaires bondir de +20 % alors que le marché de l’auto est morose. Dans le luxe, Hermès a encore progressé de +29 % alors que le pouvoir d’achat des Européens est en berne, que les voyages de et vers la Chine furent interrompus une grande partie de l’année en raison du virus, sans parler des Russes cloîtrés chez eux par la force des choses...
Au-delà de ces chiffres d’affaires stratosphériques, les résultats nets d’exploitation sont eux aussi sur orbite. Il n’y a que Renault qui se retrouve dans le rouge (138 millions) en raison de la « vente » au rouble symbolique de sa filiale en Russie. Sans cela, la marque au losange aurait été bénéficiaire de 1,6 milliard. Même chose pour Danone, qui a aussi laissé quelques plumes à Moscou.
Si le luxe et l’énergie se portent toujours aussi bien, réussissant sans difficulé à répercuter l’inflation sur les prix de vente, les autres secteurs économiques sont également en forme. Comme la banque qui a retrouvé des couleurs avec la hausse des taux d’intérêt après des années d’atonie.
Le temps est donc venu pour ces fleurons de « relocaliser » et de « réindustrialiser » le pays puisqu’ils en ont les moyens. On pourrait même les « inviter » à payer leur juste part d’impôt...

Ces réussites, dont on doit avant tout se réjouir, ne cachent cependant pas les difficultés bien réelles des TPE et PME constituant la trame de notre économie. Mais petits ou grands, les entrepreneurs ne baissent pas les bras. À l’image du futur salon IBT qui se déroulera en octobre sous l’égide la CCI Nice Côte d’Azur. Cette manifestation commune à plusieurs branches, différentes mais complémentaires, réunira les industriels, les bâtisseurs, les parfumeurs, la tech, les instituts de formation... pour qui l’innovation, ici et maintenant, est l’une des principales clés de réussite pour notre territoire. À leur échelle, on leur souhaite la même réussite que le CAC 40...


Jean-Michel Chevalier