Face aux incendies, Hubert Falco veut développer la culture du risque


Economie


7 mars 2023

En novembre 2022, le président de la République a confié à Hubert Falco une Mission Nationale sur la Sécurité Civile et les Risques Majeurs. Récemment, l’ancien ministre était en déplacement à Bordeaux et en Gironde.

En lien avec le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-Mer, cette mission s’inscrit de part ses enjeux dans le champ interministériel. Toutefois, les maires et les élus locaux sont les échelons décisionnels les plus proches des citoyens. C’est parce qu’il est convaincu du pragmatisme et de l’efficacité des maires que le président de la République a choisi de confier à un maire ce chantier de la modernisation de la Sécurité Civile face aux changements très profonds qui bouleversent notre planète et à la multiplication des risques qui en découlent.

OBJECTIFS NOMBREUX

Les objectifs de cette mission concernent tous types de risques : incendies, inondations, risques industriels, sanitaires, avalanches, etc. Cette mission est donc interministérielle, en lien avec l’Éducation Nationale, la Défense, l’Environnement, l’Agriculture et l’Aménagement du Territoire, sous la direction du ministre de l’Intérieur.

«  C’est dans ce cadre que j ’étais en Gironde. Ce beau département si cruellement impacté l’été dernier par des feux de forêt d’une intensité inédite. J’y ai été accueilli par le préfet de la Région Aquitaine, préfet de Gironde, Étienne Guyot, et par de nombreux élus locaux de différents territoires et de toutes tendances, parmi lesquels le président du Département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, le représentant du président de la Région et de très nombreux maires de Gironde, les représentants des forces de secours et de sécurité, notamment nos sapeurs-pompiers, gendarmes et policiers nationaux et enfin différents et nombreux autres partenaires de la Sécurité Civile.
J’y ai visité le centre départemental de secours de la Gironde où l’on m’a présenté le retour d’expérience des terribles incendies de l’été 2022
 » raconte Hubert Falco.

Il ajoute : «  Parce que ma conception de la concertation ne se limite pas aux commentaires de décisions déjà prises, j’ai souhaité les rencontrer pour appréhender de façon concrète les attentes, les retours d’expérience, les difficultés et les besoins des acteurs de terrain. Le dérèglement climatique, l’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes, les incendies, les inondations, les crises sanitaires, les tempêtes, la sécheresse sont autant d’événements qui justifient une nouvelle approche du risque et de réorganisation de la Sécurité Civile. Pour réussir cet immense défi, cette transition doit être participative et impliquer tout le monde : chacun doit jouer son rôle ».

Dès maintenant, des principes fondamentaux ont été identifiés à partir desquels des propositions concrètes et généralisables à l’ensemble des risques et menaces connus sur le territoire national ont été déclinées.

CULTURE DU RISQUE

Selon Hubert Falco, «  la modernisation du système actuel doit notamment passer par le développement de la culture du risque et l’engagement résilient au sein de la société, une clarification des compétences des partenaires et de la sécurité civile et une simplification de son organisation et des procédures, c’est à dire une révision de la gouvernance ».

«  L’adaptation des moyens de la sécurité civile implique les moyens humains, en favorisant l’engagement volontaire et la coordination des renforts, le renforcement des moyens financiers, pour les adapter à la situation financière tendue des collectivités et rechercher une meilleure équité tout en s’adaptant à l’évolution des risques. Mais aussi, les moyens matériels, concernant l’alerte, l’interopérabilité des moyens et la réaffirmation de la doctrine opérationnelle ainsi que l’évolution des organisations et la répartition des missions entre le monde hospitalier et les sapeurs-pompiers. Enfin, les moyens juridiques afin de rendre compétent en matière de sécurité civile l’ensemble des échelons territoriaux, de sécuriser un certain nombre de procédures d’urgence et de renforcer les sanctions pour les pyromanes et les actes de négligences en matière de protection contre les risques », détaille le maire de Toulon.

Les préconisations doivent également porter sur l’aménagement du territoire et la diminution de l’exposition aux risques en travaillant à la bonne échelle territoriale avec des outils d’intervention adaptés. Cela passe également par le renforcement des mutualisations, une meilleure prise en compte de la réalité de territoire, un accompagnement des maires en leur donnant des moyens supplémentaires pour assumer leurs missions et un développement et un soutien à l’innovation dans le domaine de la prévision, de la lutte et de la résilience.
Des pistes de réflexion intégrées au rapport qui sera remis au président de la République.


Gilles Carvoyeur