Les chefs d’entreprise inquiets pour leurs marges


Economie


20 mars 2023

C’est la première préoccupation qui ressort des résultats d’une enquête de la Banque de France auprès de 1 500 chefs d’entreprise de la région Sud PACA. Ils sont nombreux à se demander comment ils vont réussir à maintenir leurs marges en 2023.

« L’économie régionale a fait preuve de résilience en 2022 avec une progression des chiffres d’affaires, en volumes et avec un effet prix », a souligné Vincent Massol, adjoint au Directeur départemental
de la Banque de France Christian Delhomme, lors d’une conférence de presse organisée le 7 mars. « Un quart des entreprises ont pu accroître leur rentabilité », a-t-il ajouté.
Mais pour 2023, les nuages s’amoncellent et ils sont nombreux.
Si les dirigeants ont plutôt confiance dans leur entreprise, à 64 % (en février 2023 selon des chiffres de la CCI Nice Côte d’Azur) ils n’ont pas confiance dans l’économie française (30 %) et encore moins dans l’économie mondiale (26 %). Pour expliquer cela, Christian Delhomme avance la « poussée inflationniste que nous connaissons partout dans le monde, une inflation plus large maintenant », qui ne touche plus seulement le secteur de l’énergie. Cette inflation ne devrait diminuer qu’à partir du second semestre de l’année et se rapprocher des 2 % qu’en 2024 ou 2025. Elle pèse sur les trésoreries des entreprises, déjà contraintes pour certaines par le remboursement des PGE accordés pendant la crise sanitaire.
« Les perspectives 2023 sont mauvaises  » pour les entreprises azuréennes, affirme Jean-Pierre Savarino. Dans l’industrie, il évoque « une forte dégradation anticipée au cours des prochains mois  » notamment en raison du coût de l’énergie. «  Il y a également l’inquiétude de perdre une main d’oeuvre qualifiée car il existe des surenchères en raison des difficultés de recrutement  », relève le président de la CCI Nice Côte d’Azur.
Dans le secteur de la construction, les entreprises, dont les marges sont déjà limitées, s’inquiètent du report des projets, conséquence de la dégradation des finances publiques. Enfin pour la branche commerce, les chefs d’entreprise redoutent un recul de la consommation dans les prochains mois.


Sébastien Guiné