5 avril 2023
La sénatrice Dominique Estrosi-Sassone et les députés Philippe Pradal et Éric Ciotti sont venus assurer de leur entier soutien les acteurs de l’industrie azuréenne, jeudi 30 mars, à l’issue de l’assemblée générale ordinaire de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) Côte d’Azur. Le constat était unanime : l’industrie est indispensable à la souveraineté d’un pays et elle a été délaissée en France depuis 30 ou 40 ans.
Première des parlementaires à s’exprimer au siège de la BPMED, à Nice, Mme Estrosi-Sassone a livré « quelques réflexions ». « La désindustrialisation date d’au moins 30 ans. Un grand nombre d’emplois ont disparu, il y a eu des délocalisations (…) et un sentiment d’inégalité, qui a contribué à l’émergence d’une France périphérique », a-t-elle analysé. « Les pays qui s’en sortent le mieux aujourd’hui sont les pays qui produisent sur leur territoire ».
Pour Philippe Pradal, qui a commencé son allocution en citant Karl Marx (« L’industrie est le livre ouvert des facultés humaines »), « on a laissé l’industrie française se déliter », notamment en vantant « l’attractivité des métiers de services et de la finance ». « Des temps troublés ont montré que l’industrie était complètement indispensable », a-t-il affirmé, faisant référence au Covid-19 et à la guerre en Ukraine. M. Pradal a ensuite assuré qu’il était nécessaire de former et de rendre ces métiers attractifs. Ce que Marcel Ragni, président de l’UIMM 06 et du groupe Ragni, a également appelé de ses vœux dans une formule efficace : « Avant on disait ‘’si tu ne travailles pas bien à l’école, tu iras à l’usine’’. Il faudrait que ce soit ‘’si tu travailles bien à l’école, tu auras peut-être la chance d’aller à l’usine’’ ».
Dernier à prendre la parole, Éric Ciotti a assuré à l’attention des industriels présents que « notre devoir d’élus est de favoriser le développement de vos entreprises ». Il a redit la nécessité d’avoir « une industrie azuréenne forte au sein d’une industrie française qui se redresse » et rappelé que l’industrie était passée de plus de 20 % du PIB en 1980 à environ 9 % aujourd’hui. « Près de trois millions d’emplois ont été supprimés en France. C’est un drame pour le dynamisme de notre économie, un drame territorial, un drame social et un drame humain. Nous n’avons pas pris la mesure, quels que soient les gouvernements, des enjeux que doit représenter l’industrie. Nous pensions que nous devions nous tourner vers une économie de services, que la production pouvait être délocalisée. On a tout un modèle économique à revisiter ».
Après des échanges riches d’enseignements sur la transmission d’entreprise au cours de la troisième Soirée des industriel(le)s engagé(e)s, au siège de l’entreprise Ragni en novembre dernier, l’UIMM 06 a de nouveau proposé à ses adhérents une conférence sur un sujet qui pourrait concerner 25 000 entreprises maralpines dans les années à venir.
Franck Paoli, président de Connect Pro, a confirmé qu’il s’agissait d’un enjeu économique important pour le territoire, expliquant que trop de PME étaient reprises par de grands groupes. Il a souligné qu’il y avait trois types de repreneurs : la transmission familiale, la personne physique en association avec un fonds d’investissement et le repreneur industriel (un client, un concurrent, un fournisseur) qui envisage une croissance externe. Il a également présenté la typologie des cédants : celui de 65 ans (ou plus) qui a attendu le dernier moment pour céder et s’arrêter et le dirigeant qui souhaite préparer sa succession dès 55-60 ans. Le premier « prend beaucoup de risques, pour lui et pour la pérennité de son entreprise », a-t-il prévenu. Le second scénario est celui qui est encouragé car il « permet de la souplesse pour le départ en retraite du dirigeant et il sécurise l’entreprise ». Pour aider les futurs cédants, l’UIMM 06 proposera à partir du 15 juin un « parcours transmission » avec sept sessions. Ce programme sera animé par Christine Piétri et Estelle Vanbecelaere. L’objectif est de comprendre et préparer les enjeux personnels et collectifs de la transmission et d’appréhender tous les tenants et aboutissants du processus de transmission.
Le partenariat a été signé par Marcel Ragni, président de l’UIMM 06, et Frédéric Dubois, président du directoire de Somudimec. Cette entreprise est spécialisée dans les solutions de financement pour l’industrie. Elle s’occupe également de transmissions. Elle accorde en moyenne 800 financements par an et gère 450 dossiers de transmission en moyenne chaque année. Notre objectif est « d’accompagner les entreprises et de soutenir leurs efforts de développement. La Côte d’Azur est une terre d’industrie », a expliqué Frédéric Dubois. « Nous voulons booster l’industrie avec cette solution à proposer à nos adhérents », a déclaré de son côté Marcel Ragni.
Sébastien Guiné