Philippe Granarolo : « La philosophie nous aide à comprendre le monde d’aujourd’hui »


Economie


25 avril 2023

« Le Journal retrouvé de Friedrich Nietzsche » est le dix-huitième ouvrage de Philippe Granarolo, le philosophe varois. Ce livre a une longue histoire, comme le rappelle l’auteur.

Toutefois à la lecture du livre, une question demeure sans réponse : Est-ce une œuvre de fiction ou un récit historique ? «  Le lecteur pensera ce qu’il voudra de mon livre. Je ne suis pas un historien de la philosophie mais je m’intéresse à l’histoire de la philosophie car elle aide à comprendre le monde d’aujourd’hui. En philosophie, on se sert des moralistes anciens pour comprendre ce qui se passe maintenant », répond le philosophe.

En octobre 2017, il avait publié aux éditions corses Colonna, dont il connaissait le directeur, un ouvrage intitulé « Les carnets méditerranéens de Friedrich Nietzsche ».

Ce fût le point de départ de ce 18ème ouvrage comme l’explique Philippe Granarolo : « Il s’agissait d’un journal, rédigé par Nietzsche, lors de ses séjours méditerranéens dont j’aurais eu la chance d’hériter lors d’un voyage à Sorrente. Pressé par le temps, je n’avais pas pu en faire une relecture suffisante, de nombreuses coquilles subsistaient, et j’avais décidé de procéder à une réécriture de la totalité du livre. Mais, entre-temps, mon ami Colonna a abandonné la direction de sa maison d’édition qui n’a pas du tout rempli ses obligations. J’ai donc racheté les exemplaires invendus du livre et j’ai récupéré tous mes droits auprès de la maison d’édition corse ».

AVENTURE LITTERAIRE

L’écrivain reprend : «  En 2020, deux amis de l’Université de Toulon, Alessandro Leiduan et Giuseppe Lovito, m’ont proposé de traduire l’ouvrage en langue italienne. C’est ainsi que Nietzsche : Diario italiano a été publié l’année suivante par les Éditions Effigi. Il était précisé dans mon contrat que je restais propriétaire de toute version française à venir. Il s’agissait d’une version profondément modifiée des Carnets méditerranéens. J’en avais éliminé les chroniques niçoises : Nice étant française depuis 1860, elles n’avaient pas leur place dans un journal italien. Par ailleurs, l’ouvrage comportait deux chapitres inédits, le premier consacré à l’épisode amoureux vécu par Nietzsche avec Lou Andréas-Salomé à Rome, à Orta et à Lucerne en 1882, le second aux derniers mois vécus par le philosophe à Turin en 1888, avant qu’il perde l’esprit début janvier 1889 ».

Par la suite, une troisième étape a donc constitué à réunir les deux premières versions, les « Carnets méditerranéens » et le « Diario italiano », à en remanier profondément l’écriture, et à publier un nouveau livre, dernière étape de cette aventure littéraire débutée en 2017.

« Mon ami Boris Cyrulnik a rédigé une belle préface dans laquelle il se penche en psychiatre et en éthologue sur l’homme Nietzsche que décrit mon Journal retrouvé. Cette préface donne bien évidemment à mon livre un intérêt supplémentaire. Ceux qui m’ont fait l’honneur de lire « Les carnets méditerranéens de Friedrich Nietzsche » doivent savoir que Le Journal retrouvé de Friedrich Nietzsche est un ouvrage inédit, et qu’en acquérant Le Journal retrouvé ils n’auront pas dans leur bibliothèque deux exemplaires du même livre », avertit l’auteur.

Enfin, Philippe Granarolo va reprendre les Agoras d’été, organisés sur le parvis de la salle Gérard Philipe à La Garde et qui, à chaque édition, rencontrent un énorme succès et il donnera une conférence, le 9 mai, à l’Espace des Arts (Le Pradet) : Pourquoi le temps s’accélère-t-il ? Une question apparue en 1750, quand l’homme a pris conscience de l’accélération du temps.

A NOTER...

« Le Journal retrouvé de Friedrich Nietzsche », de Philippe Granarolo. Préface de Boris Cyrulnik. Éditions L’Harmattan, collection Ouverture philosophique, janvier 2023.


Gilles Carvoyeur