Tatoué, oui, mais pas sans prendre des précautions...


Droit


11 mai 2023

Les professionnels du tatouage doivent respecter une réglementation fournie

Beau (belle), musclé(e), tatouée (e) : la mode est au tatouage. Mais cette pratique n’est pas sans danger, comme le rappelle la Direction de la santé.

Pour elle, un tatouage permanent comporte des risques sanitaires réels de transmission infectieuse bactérienne ou virale (particulièrement les virus des hépatites B et C) ou d’effets indésirables liés à la nature et l’origine des pigments utilisés et à la qualité microbiologique de leur préparation. La contamination peut provenir du matériel ou de l’encre. Les pigments des encres ou les métaux (nickel) des bijoux de piercing peuvent provoquer des allergies. Il faut donc prendre quelques précautions avant de présenter sa peau aux petites aiguilles et en particulier choisir un « bon » professionnel qui apportera toutes les garanties sanitaires.

S’agissant du tatouage temporaire, chaque été, «  des dermatologues signalent aux autorités sanitaires des cas d’eczémas de contact à la suite d’application de ’peintures superficielles’ au henné. Dans certains cas, des allergies graves peuvent entraîner une intervention médicale, voire une hospitalisation  » indique la DGCCRF. Une des substances responsables de cette sensibilisation est la para-phénylènediamine (PPD), ingrédient interdit dans les produits cosmétiques autres que les teintures capillaires (dans cette dernière utilisation, sa concentration est limitée à 2 %). Elle est ajoutée au henné afin de renforcer la coloration noire lors de l’application sur la peau.

Votre enfant est mineur et souhaite se faire tatouer ?

En vertu des dispositions de l’article R.1311.11 du Code de la santé publique (CSP), les tatoueurs ne peuvent pratiquer ces prestations sur des jeunes de moins de 18 ans sans une autorisation écrite des parents qui est conservée pendant trois ans.

Qu’il s’agisse de tatouages permanents ou temporaires, de perçage corporel (piercing) voire de maquillage permanent, une réglementation fournie doit être observée.

Tatouage temporaire

- Règlement (CE) n° 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques
- Décision d’exécution de la Commission du 25 novembre 2013 concernant les lignes directrices pour l’application de l’annexe I du règlement (CE) n° 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques

Tatouage permanent

- Règlement (UE) n° 2020/2081 du 14 décembre 2020
- Loi n° 2014-201 du 24 février 2014 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine de la santé
- Conditions d’hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage – Code de la santé publique : articles R.1311-1 à R.1311-1311-13 et R.1312-9 à R.1312-13 
- Arrêté du 23 décembre 2008 fixant les modalités de déclaration des activités de tatouage par effraction cutanée, y compris de maquillage permanent et de perçage corporel
- Arrêté du 11 mars 2009 relatif aux bonnes pratiques d’hygiène et de salubrité pour la mise en œuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée, y compris de maquillage permanent et de perçage corporel, à l’exception de la technique du pistolet perce-oreille
- Arrêté du 20 janvier 2010 modifiant l’arrêté du 12 décembre 2008 relatif à la formation des personnes qui mettent en œuvre les techniques de tatouage par effraction cutanée et de perçage corporel.
- Arrêté du 31 mai 2016 fixant la liste des informations à transmettre aux centres anti-poisons sur les substances contenues dans les produits de tatouage
- Arrêté du 19 août 2016 relatif à la qualification professionnelle des personnes responsables de la fabrication, du conditionnement, de l’importation, des contrôles de qualité, de l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine, de la détention et de la surveillance des stocks de matières premières et de produits finis des produits de tatouage


Jean-Michel Chevalier