Un vent de liberté(s) soufflera sur le 27e Festival du livre de Nice


Culture


23 mai 2023

Du 2 au 4 juin à Nice, il sera question de liberté sous toutes ses formes au festival du livre

Liberté...


...Le mot claque au vent de l’histoire comme une oriflamme, comme un drapeau. « Sur mes cahiers d’écolier/ Sur mon pupitre et les arbres/ Sur le sable sur la neige (…)/ Sur toutes les pages lues/ Sur toutes les pages blanches/ Pierre sang papier ou cendre/ J’écris ton nom  » Les mots vibrants du poète Paul Eluard, publiés clandestinement en pleine occupation nazie, dans son recueil
Poésie et vérité 1942 forment sans doute une des plus belles odes à la liberté, cette liberté si précieuse, si chère, si chèrement défendue. Car liberté rime avec fragilité. Et de guerre proche et inquiétante, en conflits plus lointains, de crises sociales en tyrannies brutales, l’actualité, partout, nous le montre bien.
Mais la vaste liberté, le grand principe émancipateur des peuples et des consciences s’écrit aussi dans une infinité de pluriels. Liberté d’agir, de penser, de s’exprimer. De s’affirmer. Liberté des philosophies et des croyances, liberté de la presse, liberté des choix, liberté des moeurs. Petites et grandes libertés. Essentielles.
Le Festival du livre de Nice 2023 les célèbre toutes parce que, justement, les écrivains en ont toujours été les défenseurs ardents. Irrévérencieux, affranchis, hardis, indépendants, volontaires, leurs écrits témoignent. Poètes, romanciers, historiens, essayistes, ils ouvrent à leurs lecteurs la palette colorée des rêves, des élans, des espoirs, des désirs : la littérature.

Des romans et des auteurs en toute(s) liberté(s)

Tous les auteurs que vous aimez sont présents au Festival de Nice.

Venez les rencontrer, partager leur belle liberté de ton et d’écriture, et vous faire dédicacer leurs livres...
Didier van Cauwelaert nous étonne, nous bouleverse, avec La vie absolue (Albin Michel). Ses lecteurs se souviennent de La vie interdite (Albin Michel,
1999) où il s’efforçait avec un humour tendre de dédramatiser la mort. Jacques Lormeau, son héros sensible se « réveillait » un matin de l’autre côté de la vie et observait avec curiosité le monde où il était devenu absent. Aujourd’hui van Cauwelaert le « ressuscite » des années après. Peut-on toujours être utile, peut-on venir au secours de ceux qu’on aime alors que l’on repose depuis longtemps au cimetière ?
Dans Une nuit particulière (Grasset), Grégoire Delacourt raconte une histoire intense et éphémère. Celle d’un instant désespéré, poétique et beau. Le nageur de Pierre Assouline (Gallimard) nous fait découvrir, entre roman et biographie, le destin d’Alfred Nakache qui fut un des grands champions de natation de l’entre-deux-guerres. Déporté à Auschwitz en 1943 avec sa femme et leur fille de deux ans (qui y seront assassinés), parce que juif et résistant, il survivra et participera même aux J.O. de Londres en 1948. Heureux fans de Romain Sardou  ! Il vient de faire paraître un Je t’aime (XO). L’histoire d’amour parfaite de Camille et Camille. Sauf qu’il s’en est fallu d’une foule de riens pour qu’ils passent à côté du bonheur. William Navarrete nous incite à nous interroger sur ce qu’est en fait une dictature (Cuba spleen, E. Colas). Sonja Delzongle nous entraîne dans un polar bien noir sur une île mystérieuse et inquiétante (Thanatea, Fleuve noir). Thriller politique dans la Chine communiste avec La femme au dragon rouge (HC Editions) de José Rodriguez Dos Santos, journaliste, reporter de guerre et présentateur vedette du J.T. de 20h00 à la télévision portugaise. J.M.G. Le Clézio, notre Prix Nobel 2008, toujours fidèle au Festival donne à nouveau rendez-vous à ses lecteurs avec Avers. Des nouvelles des indésirables (Gallimard), huit textes courts, denses, poignants, sur les exclus du monde. Vous attendiez, c’est sûr, Valentin Musso, il sera là avec son nouveau roman Dans mon obscurité (Seuil), où trois femmes se débattent face à une menace invisible. Et s’il fallait affronter l’obscurité pour trouver sa vraie lumière ? Amoureux des chevaux, vous serez émus en lisant La nuit des pur-sang de Xavier de Moulins (Flammarion). Dévorez le dernier Christophe Ono-dit-Biot, Trouver refuge (Gallimard), une fiction politique inquiétante se déroulant dans un futur très proche. Découvrez la vie d’un des plus grands agents secrets du XXe siècle avec Un espion pour l’éternité : Sorge de Vladimir Fédorovski (Balland). Et n’oubliez surtout pas Et c’est ainsi que nous vivrons (Belfond), le dernier Douglas Kennedy, la suite de l’impitoyable fresque qu’il consacre à l’Amérique.

Viennent aussi à Nice, Laurence Peyrin (Sous le soleil de Soledad, Calmann- Lévy), Philippe Besson, (Ceci n’est pas un fait divers, Julliard), Virginie Grimaldi (Une belle vie, Flammarion), Marc Jolivet (Tueur hors série, Plon), Serena Giuliano (Un coup de soleil, Robert laffont), Etienne de Montety (La douceur, Stock), Carine Marret (Ils dorment, Le Cerf), Marc Benveniste (André Migdal, poète de la déportation, Auteurs du monde), Laurent Seksik (Kafka ne voulait pas mourir, Gallimard), Gilles Kepel (Enfant de Bohême, Gallimard), Marek Halter (La juive de Shanghaï, XO), Stéphane Juvigny (Esthétique de la trahison, Fayard)…

Et tant d’autres. Tant d’autres, tant d’autres…

Des journalistes, des politiques, des comédiens...

GIULIANO da EMPOLI est le président d’honneur de cette édition 2023 - ©FRANCESCA MANTOVANI - EDITIONS GALLIMARD

Le Festival du livre de Nice est depuis toujours le rendez-vous des journalistes. Presse écrite, radio, télévision, ils sont cette année une dizaine à vous donner à nouveau rendez-vous pour parler de l’actualité, des bouleversements de nos sociétés et des grandes controverses du temps. Ils abordent aussi leur métier, racontent leurs passions, confient leurs doutes. Alors, que vous vous intéressiez aux événements internationaux, à la politique française ou aux faits-divers, que vous soyez avides de débats, de commentaires et d’analyses, que vous aimiez la dérision ou que vous préfériez le sérieux, vous avez plus d’une discussion à entreprendre, à engager avec eux. Avec Memona Hintermann qui a couvert pendant une trentaine d’années les principales zones de conflits de la planète (Une journaliste ne devrait pas dire ça ?, Hugo), ou encore avec Bernard Sidler, grand reporter pour le Figaro Magazine et Paris Match (Les forces spéciales dans l’objectif de Bernard Sidler, ECPAD). Entre témoignage intime et pamphlet sur le désenchantement contemporain Sonia Mabrouk (Europe 1, CNews), publie Reconquérir le sacré (L’Observatoire), Eric Naulleau a la plume féroce à propos de la médiatique députée écologiste Sandrine Rousseau (La faute à Rousseau, Leo Scheer), Sidonie Bonnec raconte le trésor de nos régions (Tour curieux de la France, Fayard), Vanessa Schneider nous emmène au fil de son enquête (conduite avec Raphaëlle Bacqué) riche en révélations sur le capitalisme français (Successions : l’argent, le sang et les larmes, Albin Michel). Michel Denisot continue son « Zapping, » cette fois avec un florilège du drôle et de l’absurde sur les réseaux sociaux (On peut rire de tout sauf en mangeant de la semoule, Plon) et Franz-Olivier Giesbert, le directeur artistique du Festival, nous donne le deuxième volume de son Histoire intime de la Ve République (La belle époque, Gallimard) consacré aux années 1970. Mention spéciale pour le premier livre de Bruce Toussaint (BFM). Avec pudeur et une émotion contagieuse dans Heureusement, elle n’a pas souffert (Stock), il raconte le deuil successif de ses parents. Et au hasard du Festival vous trouverez aussi bien à Nice des femmes politiques comme Roselyne Bachelot (682 jours, Plon), ou Ségolène Royal (Refuser la cruauté du monde, Le Rocher), que des actrices et acteurs qui y vont de leurs confidences : Marie-Christine Barrault (Si tu savais, c’est merveilleux, Stock), Philippe Torreton (Lettre à un jeune comédien, Tallandier), Patrick Chesnais (Lettre d’excuses, L’Archipel). Sans oublier Vincent Lagaf’ (Je m’appelais Franck, XO). Et bien d’autres « people » encore pour de très précieuses dédicaces.

Et si cela ne vous suffisait pas prenez la liberté d’aller découvrir le programme complet sur le site dédié !


Valérie Noriega