Mardi 16 mai au Novotel Monte-Carlo, plus de 80 chefs d’entreprises et spécialistes sont venus découvrir les perspectives économiques envisagées par Christophe Barraud, élu de façon quasi ininterrompue meilleur prévisionniste au monde par Bloomberg pour la Chine, les Etats-Unis et la zone Euro depuis de nombreuses années.
Concernant la Chine, l’économiste est apparu plutôt optimiste. S’appuyant comme de coutume sur de très nombreuses données, il a notamment évoqué la reprise du trafic aérien, qui peut encore progresser sur l’international, et l’immobilier, qui est reparti à la hausse en début d’année, grâce à des politiques fiscales et de fort investissements de la part des autorités. Sachant qu’en 2022, les Chinois ont épargné deux fois plus que d’habitude en raison des restrictions sanitaires et que l’inflation y est faible, Christophe Barraud prévoit une croissance de 5,8 % du PIB en fin d’année et une tendance favorable pour 2024.
- ©Carte Blanche/MEB
“Ça, c’était la partie positive de la présentation” a plaisanté l’économiste en passant à la suite. Car pour les Etats-Unis les perspectives semblent plus sombres. Outre la crise financière qui touche les petites et moyennes banques, les conditions de crédits se durcissent ce qui devrait entraîner une baisse de la consommation, moteur essentiel de la croissance en Amérique. Christophe Barraud prévoit ainsi une récession pour la fin d’année avec un évolution du PIB de 1, 2% pour 2023 et des perspectives plus pessimistes que le consensus pour 2024 avec une croissance de seulement 0,4%.
Quant à la zone Euro, si elle a évité la récession de justesse notamment grâce à des températures clémentes en hiver et un rebond du secteur des services, des causes proches de celles des Etats-Unis devraient conduire à une fin d’année négative et une exposition forte à toute tendance défavorable du contexte international. Pour 2024, Christophe Barraud se montre nettement plus pessimiste que les projections du consensus avec une croissance du PIB limitée à 0,4% contre 1%.
Enfin concernant la politique des banques centrales, vu que le resserrement des conditions de crédit commence à affecter l’activité économique et que l’inflation a passé son pic en 2022, Christophe Barraud prévoit une baisse des taux de la FED à partir du quatrième trimestre 2023. En Europe, l’inflation, encore importante hors énergie et produits agricoles devraient conduire la BCE à encore relever ses taux d’ici cet été.
A la suite de son exposé les questions n’ont pas manqué et l’économiste y a répondu avec beaucoup de précision. Une conférence passionnante qui s’est ensuite conclue autour d’un cocktail où les invités ont pu notamment échanger de façon privilégiée avec une pointure de la prévision macroéconomique, un privilège tellement MEB !
Valérie Noriega