26 janvier 2024
Hugues Moutouh a présenté les principes qui guident son action au quotidien
Lors de la présentation de ses vœux, le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh a présenté les principes qui guident son action au quotidien : « Proximité » et « autorité ».
Le préfet des Alpes-Maritimes a cité en premier « la proximité et l’accessibilité ». « Le corps préfectoral et les chefs de services de l’Etat ont vocation à vous accompagner dans l’exercice de vos compétences respectives », a-t-il déclaré aux élus et aux représentants du monde économique. « J’entends piloter une administration de missions au service de la création de valeur ». Son action s’appuiera également sur « la force et l’autorité ». Il a cité le récent discours du président de la République, qui « a appelé à réarmer la République, à assurer pleinement, en tous lieux et en toutes choses, l’autorité de l’État. Nous partageons les uns les autres la même inclination pour l’ordre républicain, c’est-à-dire l’ordre juste », a ajouté le préfet à l’attention des élus du territoire. Il a terminé en assurant qu’en 2024 tout serait fait « pour défendre nos concitoyens », avec une « attention particulière à l’organisation des très grands événements » comme le passage de la flamme olympique, l’arrivée du Tour de France à Nice et les Jeux olympiques et Paralympiques.
En répondant à une question sur l’aménagement dans la Plaine du Var, le préfet a reconnu qu’il y aurait « de plus en plus de conflits (au sujet du foncier) car on a besoin, à la fois, de préserver des espaces naturels, d’avoir des activités agricoles, des activités économiques et industrielles et du logement ». « Nous sommes l’un des départements qui se trouvent en première ligne avec des pressions, de tous les côtés, extrêmement fortes, notamment avec la crise du logement », a poursuivi Hugues Moutouh lors des vœux à la presse, mardi 23 janvier. Le préfet a récemment « sanctuarisé » 271 hectares de terres agricoles dans la Plaine du Var, qui fait l’objet d’une Opération d’intérêt national (OIN) gérée par l’Établissement public d’aménagement (EPA) Nice Ecovallée. « La préservation du foncier agricole dans le département est un vrai sujet. Les initiatives que j’ai pu prendre et celles que je suis en train de prendre (…) vont permettre de commencer à inverser le cycle de déclin de l’activité agricole dans le département. C’est vrai que la Plaine du Var, qui est l’objet de toutes les attentions pour ne pas dire toutes les convoitises, est un lieu privilégié pour ce renouveau agricole départemental parce que ce sont de bonnes terres, déjà irriguées ». « L’action de l’État est indispensable », a-t-il assuré. « Il y a eu un long travail de recensement, d’inventaire et il fallait à un moment donné prendre un peu le taureau par les cornes et poser comme acte fondateur qu’il y a des terres qu’on ne doit pas toucher parce que la souveraineté alimentaire est un objectif national prioritaire. Il n’y a pas d’opposition parce que le terrain de jeu est immense mais il faut voir un peu loin. (…) Il faut préserver le cadre de vie et l’État a un rôle essentiel à jouer en matière d’aménagement du territoire ».
Interrogé également sur le logement social, Hugues Moutouh a répondu qu’il s’agissait d’une « dimension importante » mais « qui n’épuise pas le sujet du logement ». Il a confirmé que sur les 42 communes soumises à la loi SRU dans le département, 40 rencontraient des problèmes et que 26 avaient été carencées, dont la Ville de Nice. « En dépit de certaines dynamiques, Nice et d’autres villes ont fait l’objet d’une notification de carence. La dynamique n’était pas suffisante », a-t-il précisé, expliquant que la décision se faisait en fonction d’éléments « quantitatifs et qualitatifs ». Dans le département « nous sommes loin des objectifs de construction et de programmation établis. 2023 n’aura pas été une bonne année et les projections sont préoccupantes donc on suit cela de très près », a poursuivi l’ancien préfet de la Creuse et de l’Hérault. « C’est vrai partout, en particulier dans les grandes agglomérations. Quand on voit qu’aujourd’hui 90 % des demandes de logement social ne sont pas satisfaites dans le département, on ne peut pas être satisfait. La réponse ne dépend pas d’un préfet de département. (…) La décentralisation fait partie des pistes auxquelles réfléchit le gouvernement. Une décentralisation, en principe, c’est compétences et moyens. C’est un sujet d’attention prioritaire en 2024 compte tenu du pourcentage que les ménages consacrent dans leur budget au logement ». M. Moutouh estime qu’en France, « il y a très peu de communes qui ne se conforment pas aux objectifs de la loi SRU par choix idéologique. Je ne dis pas que cela n’existe pas mais la plupart du temps c’est compliqué. La loi SRU s’applique partout, pratiquement de la même façon, et c’est un peu les limites du système jacobin. Très peu de communes ont bénéficié de dérogations, sans doute trop peu. Parfois les communes n’ont pas la possibilité de se conformer aux dispositions de la loi. Et on va plutôt dans un durcissement qu’un assouplissement », a-t-il prédit.