EXPO : L’éternité si possible... à la Villa Cameline


Culture


6 juillet 2024

Pour notre idée sortie du week-end direction la Villa Cameline à Nice !

Si discrète soit-elle, on tient la villa Cameline pour un important lieu d’art alternatif à Nice, et d’autant plus remarquable qu’il s’agit d’un espace privé difficile à qualifier, le nom de musée ou de galerie ne convenant pas. Autrement nommée « Villa Abandonnée », elle reçoit expositions monographiques ou thématiques grâce au soutien indéfectible d’Hélène et François Fincker qui y ont déjà accueilli plus de trois cents artistes à l’occasion d’une soixantaine d’événements culturels.

Longtemps inhabitée, cette vénérable demeure a ainsi retrouvé une vocation, tout en restant « dans son jus », avec le charme des rides dans ses stucs et ses tentures murales défraîchies. Les œuvres exposées doivent donc s’adapter au lieu qui offre un parcours labyrinthique de petites pièces autour d’un grand escalier. Les murs défraîchis dans les tons de pastel, les boiseries écaillées, les frises de fleurs offrent une lumière particulière et exhalent un parfum de nostalgie. C’est ce cadre désuet qui est offert à la jeune création, en plus d’une entrée blanche et dépouillée comme dans les institutions muséales bien normées.

Poétique contemporaine

©M.L

La nouvelle exposition, présentée jusqu’au 13 juillet, est montée par deux commissaires, la Française Hélène Fincker, et la canadienne Jasmine Colizza. Sont aussi proposées des tables rondes et des publications, à l’initiative de Yannick Rumpala, chercheur en science politique, et de Bernard Gervais, chercheur en littérature. Ce rendez-vous au dessus de l’Atlantique est le fruit d’une coproduction entre notre Maison Abandonnée et la Salle Alfred Pellan située à Laval, ville jumelée avec Nice. Au Québec, cette institution assure la diffusion de l’art contemporain et se veut un espace de dialogues multiples autour de projets d’envergure.
Les expositions précédentes - « Cabinet érotique », « Cabinet démocratique », « Cabinet névrotique », « Cabinet utopique » ont été suivies d’un « Cabinet atomique » qui fut le dernier accrochage avant la pandémie de Covid. Un événement qui a incité Hélène Finckler a prendre pour thématique de réouverture ce titre « L’éternité si possible » qui ressemble à une prière. L’exposition actuelle évoque nos avenirs possibles.

Les artistes présentent des objets, des dessins, des peintures, des vidéos, des installations, reproduisant dans l’esprit les cabinets de curiosités d’autrefois, mais d’un nouveau genre. L’ensemble se veut un abrégé d’une poétique contemporaine, un instrument pour comprendre le monde en quelque sorte. Il montre la place prise par l’homme dans la nature, du passé irréversible, au présent préoccupant, vers un avenir incertain.
Parmi les exposants français Tom Barbagli, Eglé Vismanté, Sophie Braganti et Aurélien Mauplot ont déjà démarré une belle carrière. Et parmi les artistes canadiens, nous découvrirons Chloé Beaulac pour la photo, Martin Bureau pour la peinture, et les installations de Mathieu Latulippe et de Pierre et Marie.


Marie Lesimple