27 octobre 2024
Tony Vinciquerra a choisi de ne pas lancer Sony dans la course effrénée au streaming
À l’occasion du salon Mipcom à Cannes, Tony Vinciquerra, le PDG de Sony Pictures, a partagé sa vision sur le secteur audiovisuel et ses défis à venir, à quelques mois de son départ prévu en janvier. Lors de cette intervention, le dirigeant a évoqué sa stratégie pour Sony, qui a souvent pris une direction différente de celle de ses concurrents dans l’industrie du divertissement.
Un choix stratégique face au streaming
Contrairement à d’autres géants hollywoodiens tels que Disney et Warner Bros. Tony Vinciquerra a choisi de ne pas lancer Sony dans la course effrénée au streaming. Selon lui, ce choix a permis de préserver l’équilibre financier du studio, contrairement à d’autres acteurs qui ont subi des pertes importantes dans ce domaine. Durant cette conférence, il a insisté sur la valeur d’une gestion basée sur la logique plutôt que sur l’ego, soulignant que l’industrie va entrer dans une période marquée par des fusions et des changements importants.
Un renouveau pour Sony Pictures
Lorsque Vinciquerra a pris les rênes de Sony en 2017, le studio traversait une période difficile, à la suite d’une cyberattaque et de pertes dans les sorties de films à succès. Sony avait même enregistré une dépréciation de près d’un milliard de dollars. Bien que des rumeurs aient circulé concernant une vente potentielle du studio, Vinciquerra a plutôt choisi de restructurer Sony Pictures, laissant une entreprise « stable et en croissance ». Aujourd’hui, les revenus du studio avoisinent les 10 milliards de dollars, un chiffre en hausse qui repose sur une discipline financière et une gestion créative, avec l’autonomie comme clé de la réussite.
Une stratégie sans streaming, mais un catalogue fort
Plutôt que de créer sa propre plateforme de streaming, Sony a opté pour la vente de contenus à d’autres services et chaînes, en s’appuyant sur son riche catalogue hérité de Columbia Pictures. Pour Vinciquerra, cette approche a permis à Sony de rester compétitif sans les risques associés au lancement d’un service de streaming.
Briser les silos et renforcer la synergie
Tony Vinciquerra a également travaillé à rapprocher les différentes divisions du conglomérat Sony — musique, jeux vidéo, matériel technologique — pour maximiser la valeur des propriétés intellectuelles de l’entreprise. Cette collaboration a permis de tirer parti des succès des franchises comme « Spider-Man » et « Jumanji » ou encore l’adaptation du jeu « The Last of Us », qui a connu une forte audience en devenant une série.
Rationalisation et acquisitions ciblées
Durant son mandat, Vinciquerra a également mené une rationalisation des activités de Sony Pictures, en vendant des actifs non rentables tels que Crackle, et en fermant des chaînes câblées. En parallèle, Sony a effectué des acquisitions stratégiques dans des secteurs de niche, comme Crunchyroll pour l’animation japonaise, et le réseau de cinémas Alamo aux États-Unis.
Alors qu’il s’apprête à céder la direction à Ravi Ahuja en janvier, Vinciquerra restera président non exécutif jusqu’à la fin de l’année.
Son héritage à Sony Pictures témoigne d’une gestion résolument tournée vers la stabilité et la créativité, avec un choix assumé de rester en marge de la compétition dans le streaming.