7 mai 2014
Voici venir un nouveau jour férié pour les 34 pays membres de l’OCDE : le 6 mai. Une date assurément historique qui célèbrera l’armistice avec la Suisse, qui vient de signer la fin de la guerre du secret bancaire. Voilà plusieurs années qu’une telle issue se profilait, et les derniers combats avant la trêve ont été massacrants pour l’industrie bancaire helvétique. Laquelle continue (avec d’autres) d’être sous la pression de la Justice américaine, dont le Ministre a récemment rappelé « le principe qu’aucun individu, aucune entité qui porte préjudice à notre économie n’est au-dessus de la loi ». Le message est on ne peut plus clair : il est toujours possible de composer avec la loi yankee, quelle que soit l’atrocité des délits en cause. Sauf en cas d’atteinte à l’économie du pays. L’article 1er du Code pénal US, c’est « touche pas au grisbi ». Pour avoir ignoré ce « principe » fondateur chez l’Oncle Sam, quelques banquiers vont bientôt goûter à la férocité de l’appareil judiciaire américain lorsque les enjeux financiers sont importants.
Le billettiste ne saurait cacher l’émotion que lui cause la fin du secret suisse. Car dans l’esprit, la doctrine helvétique était complètement honorable : un bon paterfamilias a le devoir de protéger sa famille contre les innombrables prédateurs qui l’assaillent (y compris le fisc, lorsque les gouvernements gèrent le pays comme un claque de quartier). L’ennui, c’est que les banquiers ont trahi le code de neutralité dont s’honore la Confédération. En allant recruter les exilés fiscaux dans leur pays d’origine. La morale calviniste a été apostasiée au nom de la cupidité. Une démarche aussi honteuse que celle des Occidentaux, qui sont allés semer la zizanie en Ukraine et se présentent désormais comme la Croix Rouge venue panser les plaies. Heureusement, par un juste retour des choses d’ici bas, on finit toujours par payer le prix de sa mauvaise foi. Mais enfin, ce même 6 mai, un événement heureux est venu ensoleiller la Suisse : les époux Federer sont à nouveau parents de jumeaux. Cela fera deux redoutables paires de double sur les courts d’ici quelques années. Nos félicitations à Mirka et à Roger, lequel honore depuis longtemps la Suisse par son talent et son fair play.
Education à la Suisse
Votre famille a la joie de célébrer la naissance de jumeaux. Un capital précieux que vous pouvez confier à une nourrice suisse, sous réserve de le déclarer : le secret est désormais éventé. Pour l’éducation des bambins, choisissez le tennis-étude de Chavannes-près-Renens (canton de Vaud) plutôt que l’Institut supérieur de formation bancaire de Genève. Car désormais, les banquiers suisses se font tauler en deux petits sets.
Jean-Jacques Jugie