Gilbert Bezzina : l’archet-type du passionné


Vie locale


30 octobre 2014

Violoniste de formation, Gilbert Bezzina a créé l’Ensemble Baroque de Nice en 1982. La saison 2014-2015 de l’Ensemble a démarré ce mois-ci, l’occasion pour nous d’en savoir plus sur son fondateur.

Des airs de violon baroque flottent dans une ruelle du Vieux-Nice. Nous sonnons à l’interphone, la musique cesse et il vient nous ouvrir. C’est bien là que vit et répète Gilbert Bezzina, qui nous a reçu chez lui pour évoquer son parcours et la nouvelle saison de l’Ensemble Baroque de Nice.

A côté de ses études en violon classique au Conservatoire, Gilbert Bezzina s’est intéressé très tôt au violon baroque. Le répertoire baroque des XVIIe et XVIIIe siècles mais aussi l’instrument ont leur spécificité : un archet droit, moins lourd de 10 grammes que son homologue classique et un son qui sort sans appui prononcé sur les cordes du violon. C’est avec passion que Gilbert Bezzina aime imager… ou plutôt sonoriser ses explications.

Il a fondé en 1965 la Société de Musique Ancienne de Nice. Sa carrière de soliste débute par le répertoire de musique de chambre, dans lequel il est notamment en compagnie de Scott Ross et de Blandine Verlet. Il aborde ensuite la littérature orchestrale au sein de La Petite Bande, dirigée par Gustav Leonhardt et de La Grande Écurie & La Chambre du Roy de Jean-Claude Malgoire, dont il sera le violon solo pendant 10 ans.

C’est avec un groupe d’amis qu’il a créé en 1982 l’Ensemble Baroque de Nice, qui regroupe une douzaine de musiciens aujourd’hui. Il a développé au sein de son ensemble, son goût pour les redécouvertes du répertoire baroque aussi bien instrumental (Concerti Grossi de Locatelli, de Scarlatti…) que lyrique. Dès 1984, il crée en première mondiale L’Incoronazione di Dario de Vivaldi, suivi d’une longue série d’œuvres inédites (Dorilla in Tempe de Vivaldi, Il Telemacode Scarlatti …) ; sa collaboration avec Gilbert Blin qui travaille dans le même esprit de recherche du « bon goût » de l’époque, lui a permis de continuer à explorer le répertoire lyrique dans la cohérence de sa démarche esthétique. C’est ainsi qu’ils ont ensemble fait renaître Rosmira fedele de Vivaldi, Teseo de Haendel et plus récemment Il Tigrane de Scarlatti en collaboration avec l’Opéra de Nice Côte d’Azur, ou La Giuditta, oratorio d’Alessandro Scarlatti qui a été présenté dans les principaux festivals français.


Céline Merrichelli