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10 décembre 2014

La semaine de mobilisation initiée par l’ensemble des organisations patronales a tenu ses promesses. Défi relevé pour la CGPME , avec 6 000 manifestants à Paris et 4 000 à Toulouse (selon les organisateurs), le 1er décembre, la seule à descendre dans la rue sous le slogan « PMEcadenASSEZ ». Le Medef et à l’UPA ont privilégié des moyens plus pacifiques et pédagogiques pour se faire entendre du gouvernement. Retour sur les sujets qui fâchent.

Pour que leur colère trouve un écho d’une forte dimension, les trois organisations patronales, le Medef, la CGPME et l’UPA, ont voulu, par le biais de différents moyens d’action, lancer un appel commun pour faire comprendre au gouvernement que les politiques successives depuis trente ans n’ont fait qu’asphyxier encore plus les entreprises à travers une accumulation de charges, de contraintes réglementaires, de taxes et de sanctions.

« Nous n’en pouvons plus, il y a un ras-le-bol général, une exaspération terrible. Il faut écouter les chefs d’entreprises », a souligné Pierre Gattaz, président du Medef. Au sein de ce mouvement d’actions revendicatrices, le Medef a choisi de mettre en place un site Internet afin que les chefs d’entreprises puissent envoyer des vidéos pour exposer les raisons de leur mécontentement. « Il faut être pédagogique, il faut que nos petits, moyens et grands patrons s’adressent aux élus, aux députés, aux citoyens pour leur expliquer des cas concrets de non-possibilité d’application de certaines dispositions », a expliqué Pierre Gattaz. Quant à l’Union professionnelle artisanale (UPA), elle a décidé de publier une lettre ouverte à François Hollande.

Le poids de la fiscalité

Lors de cette semaine de mobilisation, les principales organisations patronales ont voulu avant tout souligner un ras-le-bol fiscal. Selon les dires, sans équivoque, du président du Medef, « la fiscalité ne cesse d’augmenter contrairement aux promesses du Pacte de responsabilité ». Et d’argumenter qu’ « en 2015, la fiscalité aura augmenté depuis 2010 de l’ordre de 42 milliards d’euros ».
Le Medef, dans un communiqué du 26 novembre, appelle à « l’arrêt des prélèvements supplémentaires et à la hausse des prélèvements existants qui portent atteinte à la cohérence des discours du gouvernement et de ses efforts sincères en faveur de la compétitivité ». Selon ses calculs, entre 2011 et 2013, les prélèvements obligatoires, par rapport à 2010, ont augmenté de 36 milliards d’euros (en cumul) et la hausse des prélèvements, hors CICE et Pacte de responsabilité, se monte à 1,5 milliards en 2014 par rapport à 2013, et devrait représenter, 4,5 milliards, en 2015, par rapport à cette année. Autrement dit, il est urgent, pour le Medef, de mettre un terme à cette tendance haussière de la fiscalité afin de permettre au CICE et au Pacte de compenser les augmentations de prélèvements relevées depuis 2011.

Simplification administrative mais sans faux semblant

D’autres sujets sont dénoncés et constituent la matière principale des revendications exprimées ces derniers jours par les organisations patronales. « Les décrets sur la loi Hamon, relatifs à la cession d’entreprise et à l’obligation d’informer en amont ne passent pas. Tout comme le compte pénibilité. D’un côté on nous parle de simplification, et de l’autre, on nous met en place des dispositifs hyper complexes, absurdes, contre-productifs », souligne Pierre Gattaz. Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud tient le même discours. Selon ce dernier, la loi sur la pénibilité, dont quatre facteurs entreront en vigueur le 1er janvier prochain (six autres début 2016), est « inapplicable, c’est-à-dire qu’elle sera bafouée ». Ce refus de nouvelles règles, s’explique par le degré « antiéconomique » de la loi pénibilité et de la loi Hamon, qui augmentent, selon ces derniers, les coûts du travail et ajoutent de la complexité, ce qui ne fait que dégrader encore plus le déficit de confiance de l’ensemble des acteurs économiques.

L’administratif est également à l’ordre du jour. A travers la grogne des patrons, on observe que les démarches administratives deviennent de plus en plus chronophages. Nombreux sont les dirigeants de TPE-PME qui ne comprennent pas pourquoi tant de lois sont rajoutées chaque année. Cette accumulation de textes législatifs constitue un obstacle substantiel pour la prospection de nouveaux clients et donc le développement de leurs activités.

Se doter d’une vision stratégique

Aujourd’hui, tout en prenant en compte l’impériosité des problèmes qui se posent à court terme, le Medef considère qu’il est nécessaire que la France se dote enfin d’une vision commune et ambitieuse. « (…) Nous ne savons plus nous projeter collectivement dans le futur. Or, dans toutes nos entreprises, l’élaboration d’un plan stratégique commun est clé (…) », souligne Pierre Gattaz. Pour réaliser ce dessein ambitieux, il propose de travailler de façon constructive avec le gouvernement, les partis politiques ainsi que les partenaires sociaux et autres acteurs de la société civile, dès mars 2015, à l’élaboration d’un Agenda 2020, qui permette de « bâtir une ambition renouvelée pour l’économie et la sphère publique , et offrir ainsi un sens aux réformes à mener collectivement ».