Inondations d’octobre : les chiffres et les enseignements de la catastrophe


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18 mai 2016

Un rapport très circonstancié sur la catastrophe du 3 octobre a été établi par l’Etat, les collectivités territoriales, les compagnies d’assurance et les différents services publics concernés. Il dresse un bilan terrible de cette nuit tragique qui a pris la vie de vingt personnes dans le département et causé des centaines de million d’euros de dégâts. Passé le constat, le rapport énonce aussi un plan d’actions sur plusieurs années pour limiter les risques à l’avenir. Car, de l’aveu même des autorités,ce phénomène exceptionnel peuts e reproduire. Parmi les pistes retenues : mieux donner l’alerte, organiser les réseaux de transports, la sauvegarde et le soutien aux populations, la prévention réglementaire, etc...
Ci-dessous, les extraits du rapport.

Le contexte
Un épisode orageux intense sur les communes du littoral, entre 20 heures et 21h30. La ligne orageuse s’est développée sur l’extrême est du Var, s’est renforcée lors de son passage sur l’Estérel selon un axe Mandelieu – Cannes – Antibes, impactant fortement la bande côtière très peuplée.
Un épisode comparable s’était déjà produit le 29 septembre 1966 sur le secteur Cannes – Antibes.

Les chiffres
- 69 millimètres de précipitations en 30 minutes sur Mandelieu et Cannes, ce qui correspond aux anciens records enregistrés sur une heure.
- 115 mm en une heure à Mandelieu, 109 mm à Cannes, soit 1,5 fois plus élevé que les anciens records de 1993 et 2009. Cette intensité n’a été observée que neuf fois sur la façade méditerranéenne, le record absolu étant détenu sur le département du Gard avec 135 mm en 2010.
- 175 mm en deux heures sur Cannes et 156mm sur Mandelieu.
Le niveau des plus hautes eaux relevé sur la Brague à Biot a atteint la cote de 5,60 mètres en raison « de la mise en charge de deux ponts situés en aval immédiat sous l’effet d’embâcles ».

Les dommages humains et matériels
Antibes : 1 mort. Biot : 3 morts. Cannes : 3 morts.
Le Cannet : 1 mort. Mandelieu : 8 morts. Mougins : 1 mort. Vallauris : 3 morts.
Au plan matériel, les assurances ont estimé les dégâts dans une fourchette de 550 à 650 millions d’euros et ont enregistré plus de 60000 déclaration de sinistres.
Répartition financière des dégâts : 30% pour les voitures (17000 véhicules détruits), habitations 60%, commerces 10%.

C’est la 4ème catastrophe la plus « chère » après Xynthia (2010), les inondations du Rhône (2003) et du Gard (2002).
Il y a eu 1800 entreprises touchées, représentant environ 10000 emplois, et une vingtaine d’exploitations agricoles submergées.
Pour les collectivités (dommages aux routes, aux ponts, gares, A8, etc.), les dossiers d’indemnisation s’élèvent à 85 millions.

Voir le rapport « retour d’expérience » mis en ligne sur notre site www.petites-affiches.fr, rubrique actualités régionales.

Bernard SPITZ
« Peu de cas restent encore à régler »
« Même s’ils sont très peu nombreux, il reste encore des cas complexes à régler,
notamment pour des entreprises. Pour les automobilistes, il faut savoir que 3200 véhicules sur les 17000 détruits n’étaient pas assurés contre le risque catastrophe naturelle. Avec les villes, on étudie donc ces dossiers qui, pour les gens, sont importants dans leur vie quotidienne : la voiture sert à aller au travail. On réfléchit également sur les franchises habitation pour les personnes qui vivent dans des commu- nes sans plan de prévention des risques inondations : si leur maison est submergée, ils n’y sont pour rien, et il n’y a pas de raison que leur franchise soit le double de celle des habitants en zone PPRI »