Les chrétiens d’Orient : une population de plus en plus menacée


Actualités


28 juin 2016

Le politologue Gilles Kepel sera en conférence à Cannes. Elle sera suivie d’un repas caritatif au profit de l’association l’OEuvre d’Orient.

Ils sont persécutés au nom de leur foi. Ils fuient l’Irak et la Syrie. Ils sont chassés, rançonnés, assassinés… Alors une question, brutale, se pose : y aura t-il encore des chrétiens d’Orient dans quelques années, dans cette région qui est leur berceau depuis deux mille ans ? On peut hélas en douter…

A l’invitation de Philippe Buerch, président de l’association Agir ; de Elisa Darvish, présidente de l’association « Une colombe pour l’Orient » ; et de Jacques Journo, de Lions club Cannes Festival ; une conférence est organisée jeudi 30 juin avec la participation de Gilles Kepel, politologue et spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain.

De lourdes menaces...

Ce sera l’occasion de faire le point sur une actualité brûlante. Car sur le terrain la situation continue à se dégrader. Surtout en Irak, à en juger par le dernier coup d’éclat de l’Etat islamique, qui a dynamité une église à Mossoul. Comme un nouvel avertissement, comme une nouvelle provocation, comme un symbole lourd de menaces. C’est intervenu il y a quelques jours, dans une indifférence quasi générale ici, dans notre occident confortable et démocratique, qui peine – le mot est faible – à accueillir les réfugiés, et qui a en ce moment l’esprit tourné vers l’Euro en attendant le prochain Tour de France…Bien sûr, il y a les frappes aériennes menées par la coalition. Bien sûr, il y a de grandes phrases prononcées sous les ors des chancelleries. Mais jamais la situation n’a été aussi dramatique pour cette minorité qui se réduit comme peau de chagrin : la moitié des chrétiens de Syrie a déjà fui le pays, à Alep ils étaient 160000 il y a cinq ans et ne sont plus que 30000. Des chiffres bruts, qui ne traduisent pas les exactions commises sur le terrain, les enlèvements, les conversions forcées, les vols et les viols.

Une conférence et un dîner caritatif

L’époque où les chrétiens pouvaient cohabiter pacifiquement dans ces régions semble révolue. Des voix s’élèvent cependant pour témoigner et dénoncer cette situation. Gilles Kepel en fait partie. Universitaire, professeur à Sciences-Po Paris, membre du haut conseil de l’Institut du monde arabe et auteurs de nombreux essais, il viendra éclairer le public sur ce qui constitue sinon un « génocide » - terme réprouvé par le pape François – mais un drame civilisationnel et humain.


Jean-Michel Chevalier