Droit social : à travail égal, salaire égal


Droit


16 décembre 2016

Le principe à travail égal, salaire égal prévoit que l’employeur doit verser la même rémunération pour l’ensemble des salariés placés dans les mêmes conditions de travail.

Un arrêt de principe des Chambres sociales de la Cour de Cassation, en date du 28 octobre 1996 (Cassation sociale 29 octobre 1996 - numéro 92 - 48 - 680 : Société Desangle C Ponsole) stipule que l’employeur doit assurer l’égalité de rémunération entre salariés effectuant le même travail ou un travail équivalent (Cassation sociale 21 juin 2005 - numéro 02/40 / 658), sauf à justifier toutes disparités de salaires.
Ainsi donc tout naturellement le présent propos portera sur l’explication du principe, et sur ses exceptions.

Le principe de l’égalité des rémunérations.

En préambule il est utile de savoir sur quels éléments de la rémunération doit être appliquée l’égalité salariale. Le principe d’égalité des salaires s’applique au salaire mensuel, aux primes fixes ou discrétionnaires, aux augmentations ou avantages accordés aux salariés (en effet sur ce dernier point on partira du postulat qu’un avantage constitue un complément de salaire). En résumé, le principe porte sur les rémunérations proprement dites et sur les avantages ou accessoires. Il convient de remarquer que le principe d’égalité trouve application au niveau de l’entreprise et non du groupe (Cass. sociale 16 - septembre 2015 - numéro 13 - 28/415). Cette jurisprudence se justifie pleinement, à partir du moment où, les entreprises constituant le groupement ont des activités différentes.

Éléments justifiant une différence de rémunération

Recours judiciaires en matière d’égalité de traitement

En cas de litiges concernant des inégalités de traitement de salaire, il existe des recours. Il faut tout d’abord déterminer quelle sera la juridiction compétente ? Le Conseil des prud’hommes du lieu où s’effectue la tâche est en principe compétent sauf si elle ne s’effectue en aucun endroit en particulier (VR). La section du Conseil des prud’hommes compétent sera celle dont dépend l’activité (à ce sujet le demandeur consultera le numéro INSEE de l’entreprise).

La procédure appliquée sera la suivante :
- pour le demandeur, il lui appartient suivant les nouvelles dispositions de procédures prud’homales de quantifier sa demande, de donner les éléments au juge permettant de fonder son action ; le tout sera déposé au Greffe du Conseil des prud’hommes avec les pièces justificatives établissant la différence de traitement ; une copie sera adressée au défendeur.
- En ce qui concerne le défendeur : il lui appartiendra de discuter les éléments du demandeur, d’indiquer s’il existe effectivement une différence avérée, et dans l’affirmative de prouver que cette différence est justifiée, comme il a été vu ci-dessus. Ces formalités devront être accomplies dès avant l’audience de conciliation et d’orientation sans que cela ne dispense les parties de comparaître ou de se faire représenter à tous les stades de la procédure.

En résumé l’employeur doit prendre soin avant d’opérer une quelconque différenciation de salaire entre ses salariés ayant une activité similaire, de bien viser les raisons objectives qui l’ont amené à prendre une telle décision et qu’il devra prouver en cas de contestation. De plus et surtout son attention sera portée sur la réaction en chaine qui pourrait se produire dans l’entreprise suite à la perte par l’employeur d’un procès civil concernant la discrimination sur le salaire.


Maître Jean IOSCA Avocat Honoraire