Recherche candidat motivé capable d’insuffler l’espoir...


Economie


5 janvier 2017

Non sans une certaine cruauté, les primaires de la droite et du centre ont montré que les Français voulaient tourner la page des hommes politiques ayant trop longtemps tenu les premiers rôles. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont été sèchement renvoyés dans les cordes à l’issue du combat de trop pour eux qui occupaient la scène depuis... quarante ans.

Si François Fillon s’est habilement tiré de ce guêpier en faisant oublier qu’il est entré au Palais Bourbon en... 1981, ce qui n’en fait pas un perdreau de l’année, les challengers de la génération montante censés incarner le renouveau ont été mis K.O. lorsqu’a retenti le gong. Par délicatesse, on ne rappellera pas les scores de NKM et Bruno Lemaire...
Voilà maintenant qu’un sondage Harris réalisé ces derniers jours pour RTL nous indique que si 58% des Français sont plutôt optimistes pour 2017, ils ne font pas pour autant confiance à la classe politique qui ne les fait plus rêver à des jours meilleurs. Dans ce jeu de massacre, Emmanuel Macron est celui qui créé le plus d’espoir, mais il ne séduit que 25% des sondés. C’est mieux que Marine Le Pen (21%), François Fillon (20%) et Jean-Luc Mélenchon (13%), qui ne sont pas non plus tombés en politique avec la dernière pluie. Mais cela ne fait quand même pas beaucoup...
Pour l’heure, aucun des candidats à la mandature suprême n’a trouvé la martingale. Du côté de la gauche socialiste, on ne se fait guère d’illusions sur le sort des primaires, en se contentant d’espérer sans trop y croire une participation égale à celle de 2012. Ce qui en dit long sur l’ambition et le moral des troupes au sortir d’un quinquennat pour le moins paradoxal.
Plutôt que l’homme providentiel, fantasme récurrent, la France a surtout besoin pour les cinq années à venir d’une personnalité qui sache fixer des objectifs clairs et conduire le nécessaire redressement. Car le pays ne manque pas d’atouts : matière grise, main d’œuvre qualifiée, esprit d’entreprise, structures favorables... Il recherche encore le chef d’orchestre qui saura insuffler l’enthousiasme avec un projet nouveau, éloigné de la tambouille réchauffée servie depuis des années par une droite et une gauche en panne d’inspiration. À cinq mois de l’échéance, il est plus que temps pour les candidats de fendre l’armure.


Jean-Michel Chevalier