BÂTONNAT DE NICE : rencontre avec les candidats officiels avant le débat contradictoire du 23 mars


Droit


21 mars 2017

Depuis le 15 mars, date butoir fixée par le conseil de l’Ordre des avocats, il est trop tard pour faire acte de candidature au poste de futur bâtonnier de Nice !
À ce jour, selon l’usage, trois candidatures - dont deux "tandems" - ont été déposées auprès du bâtonnier Jacques Randon. Ce jeudi 23 mars se déroulera à 17 heures dans la salle Joselet un "débat contradictoire" entre les candidats déclarés qui aspirent à succéder à Maître Jacques Randon, en poste jusqu’au 31 décembre 2017. Nous avons rencontré les candidats au Bâtonnat et Vice-Bâtonnat au Barreau de Nice. (présentation par ordre chronologique de dépôt de candidature)

MAITRES FRANÇOISE ASSUS-JUTTNER ET ALAIN CURTI

Maître Françoise Assus Juttner et Maître Alain Curti ont déclaré officiellement leur candidature pour le mandat 2018-2019 lors d’une soirée organisée à la Galerie Depardieu en décembre 2016. Maître Françoise Assus Juttner est candidate au poste de Bâtonnier et Maître Alain Curti de Vice-Bâtonnier.

"Nous nous sommes choisis parce que nous sommes complémentaires, par notre ancienneté, par nos spécialités, par nos idées" expliquent-ils.
Ils font le constat que les 1 200 avocats du barreau niçois exercent "dans un cadre de plus en plus complexe, gagné par la précarité des moyens" tandis que "la peau de chagrin s’installe dans notre périmètre".

Pour le binôme, il s’agit de faire face "à des professions ou même à des officines outillées mais sans statut qui gagnent du terrain". Les candidats veulent conserver ce qui a fait ses preuves -"nous aurons donc besoin des conseillers en place et de tous les anciens Bâtonniers à nos côtés"- et estiment que de nouvelles règles de gouvernance sont nécessaires dans l’institution ordinale.

"Nous penserons actions de prévention plutôt que soupçon, défiance et sanction. Nous prônerons la bienveillance sans cette indifférence masquée par une convivialité d’apparence et la noyade dans des dépenses peu maitrisées, même quand elles sont utiles. Nous servirons la modernité au service de tous pour l’intérêt supérieur. L’Ordre de Nice ne sera pas un repli sur soi, ou sur un seul, là où les autres Barreaux s’ouvrent aux temps modernes et aux actions d’intérêt général" annoncent-ils dans leur profession de foi, déposée au Barreau de Nice et dans la boîte de chacun des avocats.

Sous l’intitulé "modernité et avenir", ils proposent notamment de créer à l’Ordre une cellule de réponses aux appels d’offres, la création d’une agence de recouvrement des honoraires, la modernisation de l’équipement numérique, la mise à disposition des locaux pour des confrères en difficulté, etc.

Lire l’intégralité de la profession de foi de Maîtres Assus Juttner et Curti en cliquant ici

MAÎTRES VALENTIN CESARI ET MARTINE VIDEAU-GILLI

Le bâtonnier Valentin Cesari (2014-2015) présente sa candidature avec Maître Martine Videau-Gilli -pour le poste de vice-bâtonnier- aux élections du Bâtonnat de Nice 2018.

"Nous nous partagerons les tâches, je suis ravie à l’idée de travailler avec lui car, comme il n’y a plus de dauphinat, je bénéficierai de son expérience" explique Maître Videau-Gilli. Laquelle a tout de même un long engagement pour la profession, avec six ans de Conseil de l’Ordre et neuf années au sein du Conseil régional de discipline. Installée dans un cabinet d’avocats à Nice, elle y a fait une partie de ses études avant de les terminer à Paris, où elle a été inscrite au barreau pendant sept ans.
"Le barreau de Nice évolue, il y a de plus en plus de jeunes. Nous voulons mettre en place un parrainage pour nos nouveaux confrères. Nous voulons aussi profiter de la chance d’avoir dans ce barreau des avocats talentueux qui s’investissent dans les associations du droit de la famille, droit social, droit fiscal, des affaires... On veut les encourager, pour faciliter la formation".

C’est parce qu’il la connaît bien et qu’il apprécie ses qualités humaines et professionnelles que le bâtonnier Cesari a choisi de faire équipe avec Maître Videau-Gilli.
Ils ont notamment travaillé ensemble au Conseil de l’Ordre. "Le barreau se féminise, il est donc important qu’il y ait une vice-bâtonnière. Je pense que notre synergie sera profitable car nous partageons la même vision - en particulier dans le domaine de la formation - et aussi parce que nous n’avons ni l’un ni l’autre de problème d’ego".

MAITRE PHILIPPE DUTERTRE

Maître Philippe Dutertre, 53 ans, présente sa candidature au bâtonnat de Nice.

Il est avocat depuis vingt deux ans à Nice au sein de la SCP Barbier-Dutertre-Lacrouts et s’est de longue date engagé dans des postes à responsabilité au sein de la profession : il a été président de l’UJA, délégué national de la FNUJA, il est à la CARPA depuis 20 ans dont les huit dernières en qualité de vice-président, il est aussi président du GESICA (un réseau international d’avocats regroupant 2400 membres dans le monde). A Nice, il est membre du Conseil de l’Ordre depuis trois ans.

"Ce parcours, soit dit sans aucune prétention, justifie ma candidature. Un barreau comme celui de Nice qui compte 1 200 avocats est complexe. J’en ai une bonne connaissance et je me sens prêt".
S’il est élu, Maître Dutertre entend développer deux axes principaux pendant son bâtonnat : le respect d’une certaine tradition et l’ouverture au monde moderne.
"Notre profession est ancrée dans une tradition ancienne. Il faut la maintenir et la renforcer car c’est notre image de marque dans la société. Nous ne sommes pas une profession comme les autres, les bâtonniers niçois qui se sont succédé ont su garder cette identité" explique t-il.
Dans le même temps, le candidat estime que "les avocats ne doivent pas avoir peur de l’inévitable évolution technologique de nos sociétés et qu’ils doivent au contraire savoir les anticiper".
Concrètement, il propose l’organisation de conférences avec des spécialistes, à l’exemple de celle qui s’est déroulée à Lille sur le numérique avec la présence de grands éditeurs de logiciels. Maître Dutertre souhaite également "ouvrir le dialogue" avec les autres métiers du Droit et du Chiffre.

Ces candidats déclarés au bâtonnat défendront leur programme en réunion publique jeudi 23 mars à 17 heures à la Maison de l’Avocat à Nice. Premier tour des élections le 30 mars, second tour le 6 avril.


Jean-Michel Chevalier