Bernard Leroux : l’homme qui murmure aux oreilles des oiseaux


Vie locale


10 avril 2017

Professeur au lycée Impérial, passionné de nature, ce guide de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) fait découvrir lors de balades le plumage des hôtes de nos bois.

Aussi à l’aise comme conférencier que sur une cime du Mercantour, le Niçois Bernard Leroux entretient avec les oiseaux des villes et des montagnes des rapports étroits. Guide pour la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), ce professeur du lycée Parc Impérial partage volontiers ses connaissances sous la forme de savoureuses anecdotes, lors de sorties avec observations en pleine nature ou pendant ses interventions publiques, comme la dernière qu’il vient de donner à la médiathèque Louis-Nucéra à Nice.

"Oup oup oup" : voici la huppe !

Mésange bleue, gourmande en chenille processionnaire © Wikipedia

Goéland ou minuscule troglodyte, tourterelle turque, mésange bleue, martinet, moineaux, merle noir. Sans oublier une bergeronnette boiteuse, très populaire dans son quartier, qui prend ses repas dans la même boulangerie que lui... Bernard est intarissable sur la gent ailée qui fréquente nos rues. Et si nous confondons souvent les corbeaux avec les corneilles, il est là pour rappeler que l’on trouve les premiers (à l’intelligence très sous-estimée depuis La Fontaine) en montagne et les seconds en milieu urbain.
Directement puisées dans le livre ouvert de la nature, ses observations ont parfois modifié celles des spécialistes. Très adroit dans l’exercice du comptage, il a en un seul jour recensé une nuée de sept cents chocards à bec jaune. Ainsi que cinq cents hirondelles de rochers, qui ont élu domicile au Parc Impérial. Et comme la reine Victoria en son temps, les rouges-gorges arrivent d’Angleterre chaque hiver pour séjourner sur la Riviera et profiter de la douceur du climat.

La sittelle, qui fait ses courses sur les troncs des arbres où elle débusque les insectes. DR Flickr

"Sait-on que la huppe tire son nom de son cri "oupoupoup", qui a produit l’expression "sale-oup", qui a glissé vers un mot que je vous laisse deviner ?" s’amuse Bernard Leroux. Les mœurs des oiseaux sont variées et leurs noms poétiques : poule tétras lyre, sitelle torchepot, bruant ortolan (qui était paraît-il le mets préféré de François Mitterrand). Les ornithologues sont très inspirés quand il s’agit de donner... des noms d’oiseaux !

D’ailleurs, notre guide de la LPO qui conduit souvent des sorties dans les environs de Nice, est aussi un passionné de poésie et tout lui sert de prétexte dans la nature pour citer Baudelaire ou Shakespeare. Ce dernier ayant même fait débattre Roméo et Juliette sur le chant de l’alouette, qu’ils confondaient avec celui du rossignol...

À noter : édition de la Carte des oiseaux 2017

Lors de la 6ème édition des Trophées de l’Environnement organisée en 2014 par la ville de Nice, le jury a primé à hauteur de 3000€ le projet de carte des oiseaux de Nice proposé par la Ligue pour la Protection des Oiseaux Provence-Alpes-Côte d’Azur (LPO PACA).
343 espèces d’oiseaux nicheurs, hivernants ou migrateurs, peuvent être observées à Nice.

Née d’un partenariat entre la ville de Nice, la LPO PACA, le département des Alpes-Maritimes et Enedis, celle-ci offre un support de qualité permettant de découvrir les 59 oiseaux les plus emblématiques de notre cité ainsi que cinq points d’intérêt où il est possible de les apercevoir.

Éditée à 4 000 exemplaires, cette carte sera disponible à la Maison de l’Environnement, dans les mairies, sur le site le la Ville de Nice, le site de la Lpo Paca et sera distribuée dans les écoles niçoises à partir de ce lundi 10 avril.


Marie Lesimple