Le coursier Azuréco : "il est libre max !"


L’entreprise


3 juillet 2017

Sur son vélo depuis sept ans, Maxime Le Nocher a trouvé aujourd’hui à Nice son rythme de croisière et veut même embaucher des jeunes.

C’est au Canada que Maxime Le Nocher a vu le succès grandissant des "bike messengers" et qu’il a eu l’idée de devenir coursier à vélo à Nice en 2010. Pourtant, l’entrepreneur, né à Nantes il y a 38 ans, s’est orienté très jeune dans une autre voie : "À 14 ans, j’étais en apprentissage dans des restaurants gastronomiques des bords de Loire. Ensuite, je suis parti travailler dans les Alpes, à Val d’Isère, puis en Suisse".
C’est dans un palace genevois que Maxime rencontre sa future épouse, Magali Tosolini, d’origine niçoise. "Ensuite, après avoir été sous-chef cuisinier à l’Intercontinental de Genève, j’ai eu envie de me lancer. J’ai ouvert un bar-restaurant avec un associé, à Genève. Quand, en 2008, notre fille Jeanne est née, je me suis rendu compte que je voulais surtout être proche de ma famille et ne pas passer tout mon temps au travail".
Maxime et Magali désirent alors se rapprocher des leurs. "Nous avons décidé de venir à Nice où Magali a toute sa famille. Je ne connaissais pas la ville, je n’avais aucun réseau, mais je me suis lancé en février 2010 en créant Le coursier Azuréco"

"Il ne faut pas avoir peur"...

Maxime prêt pour une course dans les rues de Nice ! (PB)

Les débuts ne furent pas faciles : "J’ai commencé avec un vélo, un sac et une liste d’adresses. Pour les clients, c’est un changement de mentalité que d’appeler un vélo pour livrer. Le premier mois je n’ai fait que six courses. Quand je parlais de mon projet, on me demandait : ‘’Pourquoi pas un scooter ?’’ ou ‘’Et quand il pleut, comment vous faites ? "

Un breton ne craint ni l’effort ni la pluie : "Nice est une des villes les plus difficiles, il y a beaucoup de montées. Mais j’aime les sensations fortes, les prises de risque. À vélo, il ne faut pas avoir peur. Je ne raconte pas tout à ma femme sinon elle ne me laisserait pas repartir !"
Déjà, au bout de deux ans, sa petite entreprise a pris un bon rythme de croisière : "Je suis toujours à l’heure, on ne m’attend jamais. Je me particularise par mon sérieux et par la façon de rendre service aux gens. Je réponds au client tout de suite même si je suis sur le vélo et je m’organise en fonction".
De même, le côté original et écologique de ces livraisons à vélo ont fait la réussite du Coursier Azuréco qui compte pour clients des journaux, des avocats, des notaires, des comptables, des entreprises, des commerçants ou des personnes à mobilité réduite.

18 000 kilomètres par an

"Aujourd’hui, je fais entre 600 et 700 courses par mois et 18 000 km par an. Ce qui représente en moyenne entre 80 et 120 km par jour". Ce sportif, qui a participé aux championnats du monde des coursiers à Paris l’an dernier, et qui va faire les championnats d’Europe à Vienne cette année, ne semble pas usé par l’effort : " J’ai l’habitude. J’aime ça et j’en ai besoin. En dehors du travail, le samedi, je vais faire du vélo et en hiver je suis le premier sur les pistes de ski".
Au guidon de son Bullitt Cargo, un vélo spécial, Maxime peut emporter jusqu’à 90 kg de marchandises : "Avec cette charge, je suis déjà monté au Regina ! sourit-il. J’ai pris sept kilos dans les deux cuisses en sept ans. J’ai le même rythme qu’un cycliste professionnel".
Maxime possède aussi un VAE (vélo à assistance électrique) qui l’aide beaucoup pour monter à Rimiez. Mais cette solution ne le satisfait pas complètement : "L’électrique, c’est bien dans les montées, mais sur le plat, il est bridé à 25 km/h, ce n’est pas assez rapide !"
Malgré tout, à l’aube de ses quarante ans, Maxime réfléchit à la suite de sa carrière :
"À la rentrée, je vais accélérer les choses pour avoir des coursiers avec moi. Je veux me structurer pour être moins sur le vélo. Ça fait sept ans et demi que je roule..."


Pierre BROUARD