Politique : l'heure (...)

Politique : l’heure des super métropoles ?

Dans le contexte azuréen des relations à couteaux tirés entre Christian Estrosi et Éric Ciotti, le fait que le premier ait été reçu ce lundi au palais de l’Élysée n’a pas manqué de provoquer des réactions dans ce que Raymond Barre appelait le "microcosme".

D’aucun y ont vu une mauvaise manière faite au député LR, proche de Laurent Wauquiez, qui ne cache guère son envie de se présenter aux prochaines municipales de Nice. D’autres pensent à Charles-Ange Ginésy, président du Département, qui aurait bien voulu être de la réunion avec Emmanuel Macron, mais qui n’y a pas été invité.
La réalité est plus simple que cela : le président souhaite créer des métropoles de taille européenne pour rivaliser avec Barcelone ou Munich. Il a donc convoqué au "Château" les représentants des Métropoles déjà existantes comptant plus de 500 000 habitants, susceptibles de jouer à l’avenir en 1ère division économique : Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille, Lyon et bien sûr Nice. Nantes a déjà fait savoir qu’elle n’ira pas plus loin dans le processus. Les autres "Métro" poursuivent leur réflexion avec l’État.

En toile de fond, c’est de la fusion absorption des Départements qu’il est question. Sujet politiquement sensible, partout, et en particulier à Nice, où derrière ces enjeux d’aménagement se cachent aussi des ambitions personnelles...
Officiellement, il ne s’agit donc pas de faire disparaître les Départements, mais de transférer certaines de leurs compétences aux Métropoles. À l’image du Grand Lyon, où il reste une part de territoire confiée au Département du Rhône, à l’inverse de Marseille où la Métro absorbera totalement l’autre collectivité locale. La nouvelle organisation territoriale est donc une alchimie subtile teintée d’arrières pensées politiques. Les figures de proue dont les sièges sont en jeu pèsent lourd : Alain Juppé pour Bordeaux, Gérard Collomb pour Lyon...
Pour Nice, Christian Estrosi y voit évidemment l’occasion de réduire l’influence d’Éric Ciotti, toujours en première ligne au Département, toujours proche des maires. Le président de la Métropole reste prudent, puisque rien n’est encore fait, et que la capitale de la Côte d’Azur n’a, pas plus que les autres, de garantie d’être finalement retenue dans ce schéma.
Alors que les principales associations d’élus dénoncent une recentralisation rampante, il est indispensable de s’occuper des autres territoires, moins peuplés, moins développés, mais dans lesquels vivent des millions de personnes qui craignent de voir se creuser encore davantage le fossé entre les grandes villes riches et favorisées, et les campagnes en souffrance qui se dévitalisent chaque jour un peu plus.
D’autant que dans les campagnes, on vote aussi...

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