Les paysages urbains (...)

Les paysages urbains méditerranéens sont menacés

  • le 25 mai 2016

Depuis 2015, la bactérie Xylella Fastidiosa touche de nombreux végétaux dans le département. Elle dessèche progressivement les vaisseaux conducteurs des plantes, perturbe la circulation de la sève qui permet l’alimentation et entraîne la mort. La contamination se fait généralement via des insectes piqueurs ou par des outils de travail mal nettoyés. Cette bactérie, découverte dans un premier temps en Italie en 2013, est très complexe. « Elle possède différentes souches et chacune a un spectre de plantes hôtes » a expliqué Anne Roberti, représentante de FREDON PACA (1) lors de la conférence organisée par le CAUE des Alpes-Martitimes à Nice. « Aujourd’hui, vingt et une variétés de plantes sont les hôtes de cette bactérie ». Au total, seize foyers contaminés ont été traités.

Pour éradiquer et limiter la progression de Xylella Fastidiosa, des réglementations s’appliquent concernant les moyens de lutte existant. Lorsqu’un végétal est porteur de la bactérie, une zone de 100 mètres autour du foyer est traitée, afin que d’autres plantes ne soient pas contaminées. Le traitement consiste à arracher et brûler les végétaux susceptibles d’accueillir Xylella Fastidiosa et à un épandage d’insecticide. Dans la zone contaminée, la plantation de végétaux d’hôtes est automatiquement interdite. « Les particuliers touchés doivent faire attention aux plantes qu’ils achètent. Ils doivent toujours vérifier qu’elles possèdent un passeport phytosanitaire ». Une prescription applicable aussi pour les citrons, le secteur de Menton étant concerné par la bactérie.

A Nice, ce sont les palmiers qui sont menacés par le charançon rouge. Sur 5907 palmiers répertoriés, plus de deux milles bénéficient d’un traitement particulier. « Il y a un suivi journalier très important de l’évolution et de la façon dont les phoenix sont touchés, surtout sur la promenade des Anglais » affirme Bernard Baudin, conseiller municipal. Hors de question de retirer la totalité de ces arbres sur le quai des États-Unis, qui sont devenus un emblème de la French Riviera. Mais depuis le début de la contamination, 132 phoenix ont été abattus. « Plus de 300 000 euros du budget des espaces verts de la Métropole de Nice concernent cette lutte ».

ECHOS
Le Coût : En 2011, le coût contribuable était de 25 000 euros pour le traitement des palmiers niçois.
En 2014, il fut de 102 000 euros. L’année dernière, 368 000 euros.
Paysages : Selon l’architecte-paysagiste Alain Paragou, « l’avenir du paysage urbain méditerranéen est incertain ». Il explique qu’en 1938 les collines de Pessicart étaient un vaste espace vert, encore peu habité. Aujourd’hui, ce secteur est très construit.
Architecture : Il est heureusement aujourd’hui plus difficile de démolir des bâtiments ayant une valeur esthétique et patrimoniale. Mais les années 50 et 60 ont vu disparaître des « monuments » comme l’ancien Ruhl à Nice, remplacés par des immeubles certes plus fonctionnels mais absolument impersonnels.

Photo DR
A Nice, près de 2000 palmiers sont contaminés par une bactérie mortelle et traités.
Rowana CHAAR

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