Nice : Carnaval et (...)

Nice : Carnaval et développement durable

La Ville de Nice est très attentive au développement durable. Mais en période de Carnaval, comment respecter l’écologie ? Tractage de chars, feu d’artifice, Roi brûlé sur la mer, déchets par milliers … Denis Zanon, Directeur de l’Office du Tourisme de Nice, a répondu à nos questions.

En quoi le Carnaval fait-il preuve d’écologie ?
C’est une démarche que nous avons amorcée il y a quatre ans, en intégrant toutes les notions de recyclage et d’éco-certifications de nos fournisseurs. Nous essayons de faire en sorte que toutes les personnes qui travaillent pour nous, soient écolabellisées. Par exemple, dans le cahier des charges de l’appel d’offre pour les entreprises qui décorent la place Masséna, il doivent décrire les procédures de recyclage… Elles utilisent par exemple des encres à l’eau, sans solvants, le recyclage des bâches est prévu aussi …

En ce qui concerne le tractage des chars … C’est écologique aussi ?
Avant, les chars de bataille des fleurs, étaient tractés par des voitures classiques, aujourd’hui et depuis 3 ans, ce sont des voitures électriques qui s’en chargent. C’est un petit peu compliqué à gérer car il faut recharger tous les soirs les 22 voitures, et il a fallu créer spécialement des emplacements avec des armoires électriques, dans nos entrepôts, pour pouvoir les recharger. Ce qui nous coûte bien évidemment plus cher …
Pour les chars du corso de Carnaval, c’est différent, car ce sont des plateformes qui sont autotractées, mais ce sont vraiment de tous petits moteurs, avec un système hydraulique, donc moins polluant.

Vous parliez d’entreprises écolabellisées, c’est donc vraiment le critère principal pour qu’elles travaillent sur le Carnaval niçois ?
Oui absolument, on demande que toutes les entreprises soient écolabéllisées, ou qu’elles nous démontrent qu’elles ont une sensibilité à des processus de labellisation « green ». Cette notion de développement durable, fait partie intégrante du cahier des charges de nos fournisseurs. Ça va de l’imprimeur qui fait les programmes, à celui qui fait les grandes bâches, aux gens qui montent les tribunes, en passant par les installations électriques…

Vous récoltez 4 à 5 tonnes de déchets environ après chaque corso, que deviennent-ils après ?
Tout part au recyclage, c’est intégré dans le circuit normal de collecte et gestion des déchets de la Ville. Ce qui est conforme à un des axes forts de la volonté du Maire de Nice. Nous ramassons principalement beaucoup de papier, mais il faut quand même le traiter, le trier, mais tout va assez vite, les équipes de nettoyage de la ville sont très organisées.

Alors en ce qui concerne les chars, qu’est-ce qui est recyclé, ou gardé d’une année sur l’autre ?
Les carnavaliers font déjà leur maximum pour utiliser des produits non-polluants. On recycle quasiment l’intégralité des mécanismes, qui sont dans les personnages, qui les font bouger et qui les tiennent.
Tout ce qui est extérieur, comme les tissus, le papier … partent à la déchetterie, sont triés, recyclés … Tout ce qui est récupérable est récupéré, comme l’acier, les vérins, les moteurs…

En ce qui concerne les fleurs de la bataille, vous faites appel à des producteurs locaux ?
C’est un marché public, n’importe quel fleuriste français ou européen peut répondre à l’offre, mais ce sont essentiellement des gens de la région qui y répondent. La production de Mimosa vient intégralement d’ici et pour les fleurs, nous avons 40% de la production qui vient de la région. Tout le reste vient d’ailleurs, car il n’y a pas assez de production horticole régionale pour fournir toutes les variétés de fleurs dont nous avons besoin.
Pour l’ensemble du carnaval, nous achetons 25 tonnes de mimosa, on en distribue 5 tonnes par bataille et vous trouverez entre 4000 et 5000 fleurs par char.

La tradition veut que le Roi soit brûlé à la fin du Carnaval et que le feu d’artifice soit tiré sur l’eau… Comment ne pas polluer la mer en faisant cela ?
Ce n’est pas le vrai Roi qui est exposé place Masséna que nous brûlons, mais une copie, qui est beaucoup plus légère en papier et en bois. En fait, il n’y a quasiment pas de déchets car c’est extrêmement léger et volatile. Le fournisseur du feu d’artifice est lui aussi écolabellisé, c’est-à-dire qu’il n’utilise que des produits non polluants, c’est obligatoire puisque nous le faisons en mer.
Nous avons aussi un système de nettoyage pour récupérer les déchets flottants. Mais nous n’avons pas de produits polluants puisque tout ce qui peut retomber dans l’eau est biodégradable.

Vous pensez encore à améliorer le Carnaval en termes d’écologie ?
Oui, nous réfléchissons toujours à optimiser ça… Pour l’année prochaine, ça concernera principalement les matériaux utilisés et l’énergie dépensée, afin de réduire encore l’usage de cette énergie…

Visuel : Denis Zanon, Directeur de l’Office du Tourisme et des Congrès de Nice © Vanina Martinez

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