Triomphe du confusionnism

Triomphe du confusionnisme

Est-ce bien conforme à la Constitution d’organiser les épreuves du baccalauréat pendant le Mondial ? On ne le jurerait pas. Pas plus que de programmer l’épreuve de philosophie en pleine grève cheminote, et oser demander aux candidats : « Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ? ». Tintin pour la liberté de circuler, en tout cas. Les conséquences de cette négligence coupable sont calamiteuses : une énorme déperdition d’énergie, et donc un accroissement de la production de CO2 qui a provoqué la canicule dans les zones d’examen. Heureusement, les experts veillent au grain. Ils ont calculé le prix que doit atteindre le gaz carbonique pour que le réchauffement climatique soit enrayé : entre 32 et 103 dollars la tonne d’ici l’année prochaine. Alors qu’aujourd’hui le cours se traîne à 7,70 dollars – ce serait dommage de s’en priver. Ces travaux remarquables démontrent donc que la Bourse influence le climat, alors que l’on croyait jusqu’à maintenant que c’était le contraire. A moins que l’étude en cause ne soit l’une des innombrables thèses folkloriques qui justifient le scepticisme face à la science climatique.

Mais bon, de nos jours, même les évidences sont remises en cause. Voyez cet ancien Premier ministre britannique, qui profite de son carnet d’adresses pour faire des ménages au profit de gouvernements étrangers : il vient de déclarer publiquement que la croisade anglo-américaine contre Saddam Hussein, décidée en son temps sur des arguments reconnus comme totalement faussaires, n’a aucun rapport avec la chienlit qui sévit désormais dans le pays. Au point que Boris Johnson, le Maire de Londres, pourtant célèbre pour ses excentricités, se demande si le père Blair n’a pas une araignée au plafond. Non, Boris : il était déjà comme ça avant. C’est que la politique contemporaine se drape volontiers du droit international pour mieux s’affranchir de ses règles élémentaires. Nous sommes entrés dans l’ère du confusionnisme où, comme le dit la fable, qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Et la gent canine soulève également des préoccupations juridiques en droit interne. En Chine. Car la ville de Yulin va de nouveau organiser cette année son Festival du chien. Pas de quoi fouetter un chat, penserez-vous. Sauf qu’à Yulin, on ne fait pas parader les clebs ; on les mange. Une telle pratique n’est pas formellement interdite –les Chinois bouffent tout ce qui bouge. Mais les conditions d’abattage des toutous sont souvent irrégulières en regard des règles sanitaires. C’est comme en Irak : des bataillons de forcenés assassinent les autochtones n’importe comment. Alors que les drones américains font ça très proprement. Merci, Oncle Sam.

La recette du jour

Remise à niveau

Vous avez toujours pensé qu’en toutes circonstances, c’est la raison qui finit par triompher. Désolé, mais vous êtes complètement ringard. Il est temps pour vous de repasser l’épreuve de philo du Bac. Si vous trouvez un train pour vous y conduire.

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