De la « satisfaction (...)

De la « satisfaction » mais aussi du « découragement » pour l’industrie azuréenne

Au moment de dresser le bilan de l’industrie sur le territoire en 2023, Marcel Ragni, président de l’UIMM Côte d’Azur, était quelque peu partagé. D’un côté, il y a la satisfaction de voir l’industrie enfin reconnue en France et, de l’autre, l’inquiétude de voir de nombreux industriels baisser les bras.

« L’année a été globalement satisfaisante parce qu’il y a eu un discours fort de soutien à l’industrie, qui a motivé les troupes, qui ont œuvré. Il y a eu de l’argent débloqué pour soutenir la décarbonation. Tout le monde s’est lancé », a expliqué Marcel Ragni à l’issue de l’assemblée générale de l’UIMM 06, jeudi 4 avril, dans les locaux de la BPMED à Nice. «  Toutefois, ce soutien apporté aux grandes entreprises et aux entreprises structurées ne l’est pas autant pour les entreprises de petite et moyenne taille et on sent qu’il y a du découragement. Et je crois qu’il faut remotiver les troupes parce que si on perd nos PME, on va perdre nos sous-traitants et si on perd nos sous-traitants, les beaux fleurons que l’on a sur la Côte d’Azur et en France, en souffriront et peut-être disparaitront  », a-t-il assuré. «  J’entends de plus en plus de gens me dire qu’ils sont fatigués, las de toutes ces contraintes, épuisés de remplir des tonnes et des tonnes de documents ».

« Au cœur du débat public »

Marcel Ragni, président de l’UIMM locale ©S.Guiné

Le président de l’UIMM locale, qui a confié ne pas être « d’un tempérament négatif  » mais « plutôt optimiste » et regarder «  toujours devant », a reconnu que son rôle était de « s’intéresser à ses entreprises adhérentes » et qu’il allait d’ailleurs «  essayer d’en faire un peu plus cette année ». « La deuxième chose, c’est la motivation des jeunes », a-t-il poursuivi, alors que « les besoins de main d’œuvre dans l’industrie sont énormes » et « ils ne vont aller qu’en augmentant », a assuré la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, venue, comme le député Éric Ciotti, apporter son soutien au secteur industriel. « L’industrie est revenue au cœur du débat public », s’est félicitée Madame Estrosi-Sassone. « On est peut-être au moment où la pente va s’inverser, où cette économie qui produit (…) va nous garantir l’indépendance et la souveraineté », a déclaré Éric Ciotti, rappelant que deux millions d’emplois dans l’industrie avaient disparu depuis 1981. «  Il faut remettre l’acte de produire au cœur de nos démarches économiques et pour cela il faut vous donner les conditions qui vous permettent de travailler  », a-t-il ajouté à l’attention de l’assemblée des industriels locaux.

Deux conventions signées et une école de production à venir

L’assemblée générale a été l’occasion de la signature de deux conventions, l’une avec l’école de la 2e chance (E2C) Nice Côte d’Azur, afin de faire découvrir à ses élèves tous les métiers de l’industrie, avec des visites d’entreprises, et l’autre avec l’Institut EuropIA, pour, selon son président Marco Landi, « aider les entreprises et partager la compréhension de l’intelligence artificielle ». Marcel Ragni a également dévoilé la création à la rentrée prochaine d’une « école de production  » au sein du campus Sud des métiers. « Il s’agit d’une école d’électricité pour apprendre le métier d’électricien, qui est un beau métier  », a précisé Marcel Ragni, se réjouissant de pouvoir accueillir des élèves à partir de l’âge de 15 ans et pendant deux ans afin de «  les former à l’électricité pour ensuite intégrer l’industrie  ». « Le but c’est d’être dans du concret, de leur apprendre à se servir de leurs mains et de leur tête  », a confié le président du groupe Ragni.

Photo de Une : L’AG de l’UIMM s’est déroulée le 4 avril dans les locaux de la BPMed à Nice ©S.G

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