Une École de l'Entre (...)

Une École de l’Entre Head pour « intervenir encore plus en amont »

L’association Entre Head, de plus en plus sollicitée par des chefs d’entreprise en difficulté, va lancer le 30 janvier son « école de la vie entrepreneuriale » axée sur la sensibilisation et la prévention.

« Ce n’est pas une école avec un lieu dédié mais une école de la vie entrepreneuriale, avec des retours d’expériences de dirigeants et d’experts présents au sein d’Entre Head ou de partenaires ».


Laurent Tissinié dirige une société de gestion immobilière et Ingrid Bernuit est consultante indépendante. © S.G

Laurent Tissinié, président de l’association créée pendant la crise du Covid en 2020, confie également que ce projet d’école est né d’un double constat. Le premier : «  Dans l’association, nous aidons de plus en plus de dirigeants, à peu près deux par semaine. Cela s’est accéléré, avec des cas lourds, où les dirigeants sont vraiment dans l’impasse. Quand ils nous contactent c’est un peu comme une bouteille à la mer qu’ils envoient, voire pour certains, un ultime SOS. Et donc on veut intervenir encore plus en amont pour être plus dans la prévention et pour sensibiliser et éclairer davantage les entrepreneurs sur tous les sujets de la vie entrepreneuriale, de la création à la liquidation ». Le second constat : « Quand on est avec eux en séance on s’aperçoit qu’ils sont bien seuls, qu’ils n’ont pas de conseils autour d’eux. Ils n’ont pas forcément d’avocat ou d’expert-comptable, parce qu’ils peuvent avoir du mal à le régler. Ils ne sont pas allés à l’école de l’entrepreneuriat, et pour cause, il n’y en a pas !  ». Entre Head propose, directement ou au travers du Portail de la prévention des entreprises, une écoute et un soutien au travers d’une séance d’une heure et demie, dans un lieu dédié ou en visioconférence, qui suffit le plus souvent à rompre l’isolement et à mettre le dirigeant sur la voie de l’action.

L’association, qui compte 139 membres (110 dans le département), a aidé 89 dirigeants depuis 2020, dont cinq sont devenus par la suite des membres aidants.
Les principales problématiques sont personnelles (baisse de moral, découragement, stress, détresse, manque de sommeil) à 53%, devant les difficultés financières (31%). Les secteurs les plus touchés aujourd’hui sont l’immobilier (29%), le bâtiment (12%), les commerçants (8%) et la restauration (7%). « Le projet de l’école de l’Entre Head, ce sont des cycles d’ateliers de sensibilisation  », explique la chargée de mission du projet, Ingrid Bernuit. « Le principe est d’en faire un par mois pendant le premier semestre de l’année » pour permettre « la professionnalisation et l’acculturation des dirigeants du territoire. C’est un moyen d’ouvrir la parole, de donner des espaces de partage entre pairs ». Et faire en sorte que les problèmes, s’il y en a, n’aillent pas plus loin.

Transmission et cybersécurité

L’École proposera une formation par mois à une trentaine de participants ©S.G

« Ce n’est pas un club business, avec échange de cartes de visite. Il n’y a aucune attente en retour », tient à préciser Laurent Tissinié, en même temps qu’il rappelle que l’aide aux chefs d’entreprise, mais également aux présidents d’association et aux directeurs, est gratuite et confidentielle. « Nous posons le cadre des interventions. Le but n’est pas de venir faire sa publicité au travers d’Entre Head », renchérit Ingrid Bernuit.
Ces nouveaux rendez-vous ne remplaceront en aucun cas les cafés Entre Head, organisés les premiers lundis du mois à Nice et les deuxièmes mardis du mois à Valbonne. Ils seront complétés au second semestre par la grande journée de l’association, prévue le 4 octobre 2024, avec sept nouveaux ateliers, en une fois. Le premier des sept ateliers de l’Ecole Entre Head aura lieu le 30 janvier au siège de l’entreprise RAGNI et sera consacré à la transmission. Il sera animé par les « éclaireurs » Marcel Ragni et Me Hubert Evrard, avocat spécialisé en droit des sociétés.
Le mois prochain, le thème sera la cybersécurité. Les membres d’Entre Head ont sélectionné quelque 50 thèmes répartis en trois grands axes : « moi, entrepreneur », « mon entreprise » et « mes salariés », pour préparer leurs ateliers. Ces derniers ont été pensés pour être courts (45 minutes dont 15 minutes de questions-réponses). « Nous voulons une interaction avec les personnes présentes » et « le but est de finir avec les 5 règles d’or sur un sujet précis  », souligne Ingrid Bernuit. « On vise une trentaine de participants vraiment intéressés par le sujet. Comme une classe », sourit Laurent Tissinié. « Même si pour la première, on risque d’être un peu plus  ».
Photo de Une : Laurent Tissinié dirige une société de gestion immobilière et Ingrid Bernuit est consultante indépendante.
Crédit : S.G

Photo de Une ©Anthony Fontan pour Entre Head

deconnecte