Aide aux victimes : (...)

Aide aux victimes : Nicole Belloubet a annoncé à Nice ses prochains chantiers

N’ayant pu assister l’an dernier aux Assises nationales de l’Aide aux Victimes qui se déroulaient deux jours seulement après sa nomination au gouvernement, Nicole Belloubet s’est fait un devoir de bousculer un agenda très chargé pour participer à celles qui se sont tenues mardi et mercredi derniers à Nice. Plus particulièrement au CUM, sur cette Promenade des Anglais, théâtre du tragique attentat du 14 juillet qui endeuilla la Ville et par delà la nation entière.

Accompagnement psychologique

Devant les victimes, familles de victimes de tous les "accidents collectifs" (intempéries comme le cyclone Irma, accident de car, attaques terroristes, tremblements de terre etc.) et devant ceux qui à un titre divers leur ont apporté de l’aide, la garde des Sceaux a annoncé les prochains chantiers qui seront mis en œuvre par l’État. Elle a cité "un meilleur accompagnement psychologique" avec la création de dix unités spécialisées sur le territoire (sans date précise), une "attention particulière" portée aux mineurs et aux conjoints de victimes, une amélioration de la prise en charge de nos
compatriotes quand ils sont blessés à l’étranger.
La ministre de la justice a souligné l’implication sans faille sur le terrain des associations Montjoye et Harjès, et le rôle déterminant de "France Victimes" qui fédère un réseau de 132 associations ayant accompagné l’an passé 300 000 personnes atteintes à des degrés divers.
"Il y a une demande très forte de prise en charge, et c’est l’une des priorités du gouvernement" a assuré la ministre, qui a rappelé que le budget d’aide aux victimes est passé de 15 millions en 2015 à 28 millions cette année.

Les retours d’expériences ont permis d’améliorer sans cesse la prise en charge et l’accompagnement des victimes dans leur longue reconstruction.
Maire de Nice et président de la Métropole, Christian Estrosi est revenu en termes pudiques sur l’attentat du 14 juillet, ainsi que sur les "menaces permanentes pesant sur la société et qui ne sont pas seulement la délinquance et la violence du quotidien". Il a rappelé que la Maison des
Victimes, qui existait avant cette soirée terrible, a vu ses missions se développer face aux enjeux.

"Victimes invisibles"

"Il faut un suivi sur le long terme, on s’aperçoit aujourd’hui que des années sont nécessaires pour se reconstruire" a poursuivi le maire de Nice, citant en particulier le cas d’enfants témoins de l’attentat et victimes de troubles durables. Maryse Le Men Régnier, présidente de "France Victimes" s’est adressée directement à la ministre pour lui dire tout ce qui est entrepris "pour faire sortir de l’ombre les victimes invisibles" comme celles qui font l’objet d’un cambriolage, d’un harcèlement, ou pire d’une agression. "Il faut du temps pour dépasser le traumatisme et se restaurer dans son intégrité et sa dignité". Elle a appelé à une vision et à un financement "interministériels" pour mener à bien les missions.

Montjoye et Harjès : des acteurs sociaux en permanence sur le terrain

- L’association Montjoye, depuis 1949, lutte contre l’exclusion et le handicap social dans les Alpes-Maritimes. Elle intervient chaque année auprès de 9 000 personnes vulnérables dans ses douze structures où sont dispensés prévention, aide, accompagnement, développement, éducation et hébergement.
Elle s’intéresse à l’accueil et à l’accompagnement des mineurs et de parents en couvrant les champs de la protection de l’enfance et de l’entrée dans la vie active.
Son pôle socio-judiciaire est composé notamment du service d’action éducative en milieu ouvert (AEMO), et du service d’aide aux victimes qui a accueilli les personnes touchées par l’attentat de Nice.
Son pôle Enfants comprend trois unités collectives - studios, appartements, hébergements à domicile et semi-internat. Son pôle social et éducatif comprend les services de prévention spécialisés (PASSAJ), d’éducation à domicile, etc. Depuis 2016, l’association ISI basée à Vence est devenue une filiale de Montjoye. Elle est dotée d’une structure qui lui permet d’être à la fois employeur et gestionnaire.
- Harjès, depuis 1986, s’inscrit dans des valeurs d’humanisme, de justice et de solidarité. Elle développe sur Grasse un projet d’insertion et d’actions sociales en s’appuyant sur un réseau composé de bénévoles et de salariés. Elle intervient auprès des personnes et des familles en grande difficulté.
Elle dispose d’un pôle socio-judiciaire d’aide aux victimes et de médiation sur le ressort du TGI de Grasse, d’un relais "parents-enfants" en liaison avec la maison d’arrêt de Grasse.
Son pôle social s’intéresse à la médiation santé, l’alphabétisation, l’accompagnement à la scolarité, les loisirs des enfants et adolescents.
Son pôle hébergement dispose d’une résidence sociale et de logements d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales.

Photo de Une : La ministre a parlé avec les aidants et les familles de victimes au CUM de Nice. (DR JMC)

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