Attentats du 13 novembre

Attentats du 13 novembre : ouverture ce 8 septembre du procès

Trois cents avocats, un dossier d’instruction pesant… 542 tonnes, 1 800 parties civiles enregistrées (pour l’instant) : c’est un procès tout à fait hors normes qui va se dérouler devant la Cour d’Assises spéciale de Paris à partir de demain matin. Il est prévu pour durer neuf mois. Les magistrats professionnels auront à juger Salah Abdeslam, 31 ans, l’un des principaux auteurs présumés des attaques du 13 novembre 2015, et la vingtaine de ses comparses encore en vie.

Ce soir là, des « commandos » allaient semer la mort et la terreur en divers points de Paris lors de ce que l’on a appelé les « attentats des terrasses », en référence aux attaques des cafés et restaurants des 10ème et 11ème arrondissements. Une nuit d’horreur, débutée par une attaque près du Stade de France, et dont le point « culminant » fut le massacre du Bataclan où une jeunesse aussi innocente qu’insouciante assistait à un concert de rock.
Paris avait déjà été le théâtre d’attaques ignobles au début de cette année 2015 : à Charlie Hebdo, où des dessinateurs furent abattus par des rafales de mitraillettes, et à l’Hyper Casher, avec une prise d’otages.

Des mois et des années d’investigations de la police et de la justice ont permis de dresser une liste de 33 auteurs présumés qui furent identifiés. Une dizaine d’entre eux a depuis perdu la vie, soit lors de cet événements à l’occasion d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre, soit lors de leur engagement à l’étranger, en Irak et en Syrie notamment.

Salah Abdelslam apparaît aujourd’hui comme le plus gros poisson de cette mortelle équipée. Il devait en principe se faire sauter après son attaque au Stade de France mais il n’a pas actionné la ceinture d’explosifs qu’il portait sur lui pour mourir en « martyr ». Depuis son arrestation, il a gardé le silence, n’apportant que peu de réponses aux questions des neuf juges d’instruction en charge de ce dossier. Il a déjà été condamné par la justice belge à 20 ans de prison pour tentative d’assassinat sur des policiers.
Pour ce procès, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises autour du palais de Justice de Paris et de l’Île de la Cité.

Sur neuf mois de procès, il y a un risque évident de « feuilletonnisation » et de lassitude du public. Mais la mémoire des victimes exige que toute la lumière soit faite sur ces faits ignobles qui ont profondément marqué l’opinion publique.

Photo de Une : Hommage du public aux victimes du Bataclan. Photo DR Gaël Lombart

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