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Chaire A.Koyré à Nice : la juste place de l’intelligence artificielle

Un monde meilleur, ou "Le meilleur des mondes" ? C’est sans doute un peu des deux à la fois qui nous est promis avec le numérique... Le bouleversement dans lequel le monde est déjà engagé justifie en tous cas pleinement l’ouverture à la Faculté de Nice d’une nouvelle chaire d’excellence pluridisciplinaire dans le domaine de la recherche en droit sur l’intelligence artificielle.

Dirigée par le professeur Marina Teller, la chaire Alexandre-Koyré - du nom d’un mathématicien, philosophe et théoricien de la "révolution technologique" - a vécu sa séance inaugurale devant un amphithéâtre plein d’étudiants, de professeurs et de personnalités pressées d’assister à "cette aventure intellectuelle" qui a un sens, allant dans le sens des valeurs défendues par la Faculté de Droit niçoise.
Le numérique nous oblige déjà à repenser les libertés individuelles, la juste place de l’État et de l’espace public, tandis que le Droit doit avoir le souci de toujours placer l’individu au centre.

Professeur invité et titulaire cette année de la chaire Koyré, Gregory Lewkowicz, qui enseigne à l’Université libre de Bruxelles, à HEC Paris et à la Goethe Universität de Francfort, est un spécialiste des algorithmes, du big data et de l’intelligence artificielle... "quand il y en a", tient-il à préciser.
Sachant qu’il y avait déjà 4 milliards d’objets connectés en 2010, 15 milliards en 2015 et qu’il y en aura entre 50 et 80 milliards en 2020...
Il a retracé les premières expériences menées aux USA et en Grande-Bretagne avec ce qu’il a appelé les "machines à dire le droit". Si elles interrogent, elles ont déjà des applications concrètes, comme le système de résolution des litiges du site eBay qui traite à l’amiable et sans intervention du juge les différends entre vendeurs et acheteurs.

La propriété intellectuelle, la finance et l’assurance (avec des primes variables selon le comportement de l’individu) sont aussi des réalités tangibles. Et fiscales également, lorsque la machine étudie les données personnelles des contribuables (photos de vacances sur Facebook et Twitter, etc.) pour déterminer le niveau de vie réel et pas celui déclaré (cela se passe en Grande-Bretagne, bientôt en France ?)

Si le Droit est toujours en retard sur les technologies, les nouvelles générations doivent les maîtriser pour faire en sorte que le numérique et l’IA restent au service de l’homme et ne prennent pas le pas sur lui...

Photo de Une : DR JMC

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