Contre les accidents (...)

Contre les accidents de la route : « Aller vite et loin… »

Il faut bien en parler. La règlementation en matière de circulation routière est entièrement déterminée par des impératifs de sécurité. En tout cas le discours des autorités compétentes est tenu en ce sens.

Et les chiffres pourtant sont mauvais (1,9% d’augmentation des décès), ce qui fait dire à Monsieur le Délégué interministériel à la circulation routière, Emmanuel Barbe, au commentaire des statistiques du mois de mai, qu’« Il nous faut aller vite et loin, car nous avons une situation préoccupante ».

Depuis le premier juillet, quelques mesures nouvelles viennent empêcher d’user des oreillettes en voiture, à moto ou à vélo et abaisser le seuil minimal de l’imprégnation alcoolique à 0,2 g/l de sang, mais de l’aveu des principaux acteurs de la politique de sécurité, le Ministère s’égarerait et serait oublié le principal au profit de « mesurettes » dénuées d’effet.

Mais la grande mesure, celle qui porterait le coup fatal à l’insécurité, résiderait, dit-on, dans la plus sévère limitation de la vitesse. Contrairement à ce que Monsieur Barbe dit, pour aller plus loin, il faudrait aller moins vite ; lentement et loin, voici la devise de la sécurité routière, et plus la vitesse s’abaisserait, et plus on roulerait longtemps…

Voilà le lieu où, dans la confusion, nous aboutissons sans cesse : l’immobilité. Ainsi, ce qu’il faudrait, bien entendu, c’est rendre les mobiles immobiles, ou si peu mobiles qu’ils ne puissent plus être dangereux pour personne. Une telle approche paraît incontestable, mais fait l’impasse sur la singularité et la teneur même du problème qui se pose en matière de circulation. Il semble que nulle activité ne puisse être valablement gérée par la négation même de sa spécificité.

Par principe, les déplacements ne peuvent être gouvernés par une loi tendant à l’immobilité ! Et s’il s’agissait de voir les transports non en termes de sécurité, mais en termes d’efficacité, et qu’il s’agisse bien de règlementer pour que chacun aille plus vite ET plus loin, à la fois ?

Alors n’aurions-nous pas la possibilité de faire baisser le nombre des victimes ? Une telle approche nécessiterait d’envisager les moyens utiles au développement de la sûreté des conducteurs, des véhicules, des infrastructures sous l’impulsion d’un projet de performance, car gérer n’est pas nier.

Sinon, et de manière incidente, ne nous sentant pas moins compétents que chacun, et dans la droite ligne de ce qui se fait actuellement pour l’automobile, nous venons d’avoir une excellente idée pour réduire fortement les risques de crash aérien : les avions seront désormais interdits de vol et se déplaceront, à vitesse modérée, au sol.

J’entends certains qui se moquent… nous avons aussi des idées brillantes pour éviter les naufrages des navires, les déraillements de trains, etc. et sauver ainsi de nombreuses vies.

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