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Doyen Latour : "la Faculté de droit a une mission d’accueil et de service public"

Le nouveau doyen et son équipe ont mis en œuvre les moyens qui permettent aux étudiants de réussir et à la Faculté d’être reconnue pour son excellence

Quels sont vos projets pour cette nouvelle année ?

Nous en avons deux importants. Celui d’une double licence franco-britannique qui avance bien puisque nous recevrons le mois prochain le doyen d’une très belle faculté de droit britannique, celle de Durham. Il s’agira d’un enseignement en français et en anglais les deux premières années, c’est-à- dire qu’il y aura des cours de droit français à Durham et de commun law ici à Nice. La troisième année, tout le monde se croisera, les Niçois iront à Durham et les Britanniques viendront ici. À la fin, chacun aura à la fois une licence française et un Bachelor britannique.

© A.MACARRI-univ-cote d’azur

Et l’autre projet ?

Nous sommes en train de finaliser avec le lycée Stanislas de Nice l’ouverture d’une classe préparatoire à l’École Normale Supérieure de Droit et d’Économie de Rennes. La convention sera prochainement signée avec cette institution.

Quelles nouveautés attendent les étudiants ?

Nous déployons progressivement le nouveau contenu de licence. L’an passé, la L1 était concernée, cette année nous ouvrons la L2 avec de nouvelles matières introduites, comme le droit de la fonction publique, mais cette
L 2 est plutôt stable. Nous déploierons la nouvelle L3 à la rentrée 2020. Pour les Masters, nous avons de nouvelles formations, comme celle du Professeur Marina Teller sur le droit algorithmique.

L’année préparatoire, c’est aussi une particularité de la Faculté de Nice ?

Oui. Avec ParcourSup, nous avons deux types de réponse à donner aux candidats : "oui", ou "oui si...". À Nice, nous avons décidé d’apporter beaucoup d’attention au "oui si". Ne voulant pas d’un simple aménagement cosmétique des cours, nous avons créé de toutes pièces, avec le soutien du Rectorat, une année préparatoire qui s’adresse principalement aux bacheliers issus des Bacs Pro et des Bacs Techno. A priori, ils n’ont pas eu dans leurs programmes toutes les matières leur permettant de suivre un cursus de droit avec de bonnes chances de réussite. Nous nous préparons à accueillir environ 90 étudiants en année préparatoire cette année.

Pour eux, quels enseignements spécifiques ?

Pendant cette année de transition et de mise à niveau, ils vont découvrir le droit, car il y a beaucoup d’enseignements juridiques, mais aussi des heures consacrées à la culture générale (philosophie et histoire essentiellement) et des heures de français : maîtrise de la langue, de la syntaxe et de l’orthographe, ainsi que du raisonnement. Ils bénéficieront d’un encadrement pédagogique renforcé par rapport à ce que l’on connaît en L1. L’idée, c’est de lutter contre l’échec à l’Université car les statistiques des années précédentes sont sans pitié : ces bacheliers un peu fragiles étaient voués à l’échec en L1 et même les redoublements ne leur permettaient pas de réussir. Notre Faculté a une mission d’accueil et de service public. Cela nous a incité à créer cette année préparatoire qui a maintenant deux ans d’existence. Nous observerons comment ces étudiants vont ensuite évoluer en L1. Nous avons déjà eu la grande satisfaction de constater que plusieurs ont obtenu les résultats nécessaires pour passer directement en deuxième année. C’est encourageant.

Vous allez poursuivre l’ouverture sur la ville avec de nouveaux partenariats ?

C’est une politique qui existait déjà du temps de mon prédécesseur le doyen Vallar, et que nous entendons poursuivre et amplifier. Nous avons des conventions de partenariat en cours de conclusion avec le Barreau et avec le TGI de Nice. Nous nous sommes aussi rapprochés du réseau des Notaires spécialisés en droit de la famille. Nous avons à cœur de travailler avec la Métropole et le Département. Avec ce dernier, nous voulons renforcer les liens pour assurer la formation des agents de cette collectivité et, au delà du Département, avec la formation des fonctionnaires
territoriaux des Alpes-Maritimes.
Avec les Barreaux de Grasse et de Nice, nous travaillons sur la formation continue des Avocats et sur la tenue de manifestations scientifiques. Par exemple, en mai prochain, avec le soutien de la Métropole, le colloque international sur la place des juridictions dans le fonctionnement de la
société. Les deux TGI, le tribunal administratif, les deux Barreaux et les Notaires sont invités à y participer.

Et l’ouverture internationale ?

Nous avons la volonté de conserver cette ouverture internationale en invitant deux professeurs : l’un, canadien, va travailler sur le thème du numérique et de l’intelligence artificielle. L’autre, de l’université de Kyoto, sur le droit de la sécurité, avec une vision comparée des droits français et japonais.

Propos recueillis par
J.-M. CHEVALIER

Photo de Une (détail) © A.MACARRI-univ-cote d’azur

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