
Élection des Bâtonniers 2026-2027 - Ollivier Carles de Caudemberg et Pascale Bailet, un « cobâtonnat » pour Nice
- Par Sébastien Guiné --
- le 2 mai 2025
Pas de long discours pour Ollivier Carles de Caudemberg et Pascale Bailet qui portent une candidature avec des propositions très concrètes pour améliorer le quotidien des avocats niçois.
Pourquoi avoir souhaité être candidats au prochain bâtonnat ?

- Me Bailet : C’est Ollivier qui est à l’initiative de la candidature. J’ai tout naturellement accepté sa proposition dans la continuité de notre investissement passé au service des confrères. Il y a une envie profonde commune liée à l’expérience que nous avons eue au Conseil de l’Ordre pendant six années consécutives. Nous avons décidé que c’était le moment d’y aller car nous avons vraiment touché du doigt les dysfonctionnements et les problèmes que les confrères pouvaient rencontrer dans leur quotidien.
Me Carles de Caudemberg : Pendant six ans nous avons vu des choses qui nous ont paru étonnantes et il y a vraiment besoin de faire un bond en avant. Honnêtement, le fonctionnement actuel de nos institutions n’est pas en phase avec le temps. Pour moi le principal problème, c’est la communication. Je vous donne un exemple : les avocats ne sont pas au courant des délibérations qui sont prises au sein du Conseil de l’Ordre alors qu’ils ont le droit de savoir ce qui s’y passe. Et ce qui les intéresse, c’est leur quotidien. Tel problème a été signalé dans telle juridiction : quelles actions concrètes ont été menées par le Bâtonnier et le Vice-Bâtonnier ? Les confrères ne peuvent plus perdre du temps à chercher le numéro de téléphone d’un greffe ou d’une chambre alors qu’il y a un logiciel qui existe pour cela. La mission de représentation du Bâtonnier est importante mais le voir en photos en train de signer des conventions dont personne ne connaît le contenu, cela n’intéresse pas vraiment nos confrères.
Ne craignez-vous pas d’être perçus par vos prédécesseurs comme ceux qui entendent faire ce qu’eux n’ont pas su faire ?
– Me Bailet : Ollivier ne prend jamais de pincettes quand il parle mais l’idée n’est pas de dénigrer ce qui a été fait, loin de là. Nous avons eu par le passé de très bons Bâtonniers. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que nous ne sommes pas là pour innover mais pour améliorer et essayer de faire entrer le Barreau de Nice dans une modernité qui a commencé mais qui n’est pas parachevée.
- Me Carles de Caudemberg : Il y a des Bâtonniers qui ont connu des périodes compliquées, avec la gestion de la grève, le Covid… et le Conseil de l’Ordre est un peu une machine inerte. Il faut redonner une dynamique. Cette dynamique, on la crée en impliquant tous les membres du Conseil de l’Ordre, sans affinités et sans entre-soi, en redonnant l’esprit collectif. Et cela passe par la communication.
Pensez-vous réussir à mettre en place toutes vos actions en seulement deux ans ?
- Me Bailet : J’ai la conviction que tout ce qui est mentionné dans notre programme peut être réalisé en deux ans. Cela veut dire s’atteler à la tâche et ne pas être que sur de la fonction de représentation pure. Cela dépend également du Conseil de l’Ordre, puisque c’est lui qui valide et vote le programme qu’on va lui soumettre. E puis ce ne sont pas des choses très compliquées. A la limite, la seule chose qui pourrait être un peu compliquée, c’est la halte-garderie. Mais c’est une mesure qui me tient à cœur. J’avais étudié au Conseil de l’Ordre le projet d’une crèche, très clairement infaisable. La halte-garderie, ce serait vraiment quelque chose qui permettrait, de manière très ponctuelle, d’aider les confrères et les consœurs. Mais il faudra le voter, travailler dessus, aménager des locaux…
Me Brancaleoni et Me Serra mettent en avant le fait que les confrères négligent souvent leur santé. C’est également l’une de vos préoccupations.
Me Carles de Caudemberg : Il y a des confrères qui sont à la tête de cabinets de très grande taille, d’autres qui sont en individuel et qui ont une activité moindre mais le problème reste le même : la gestion du stress. Vous seriez surpris de savoir combien certains, quel que soit leur nombre d’années d’expérience et quelle que soit leur notoriété, sont dévorés par le stress. Notre idée c’est qu’au travers de la commission Prévention des difficultés, qui existe déjà, soient abordés, en plus de l’aspect économique, les problèmes de santé liés au stress. Nous souhaitons mettre en place des séances collectives autour de la gestion du stress, afin de prévenir les problèmes de santé liés à l’activité professionnelle mais également de créer un service chargé d’accompagner nos confrères pendant la maladie et le congé maternité, en assurant le cas échéant un suivi avec un psychologue.
Dans votre profession de foi, vous avancez l’idée d’un « cobâtonnat ». Pouvez-vous nous expliquer cette vision ?
Me Bailet : Nous sommes rigoristes. Il y a un texte (prévoyant un Bâtonnier et un Vice-Bâtonnier) et nous le respectons parce que la présence d’un Vice-Bâtonnier n’est pas superflue, mais nécessaire. Mais dès le début, Ollivier m’a proposé que nous soyons égalitaires dans nos missions. Nous aurons un rapport d’égalité. Nous nous connaissons depuis 30 ans, nous réfléchissons de la même manière et nous sommes complémentaires.
Me Carles de Caudemberg : L’intérêt d’être deux c’est qu’il y ait véritablement une égalité entre le Bâtonnier et le Vice-Bâtonnier. Et à partir du moment où nous sommes sur la même longueur d’onde, ce sera une bonne chose pour les confrères, qui pourront s’adresser indistinctement à l’un ou à l’autre. Forcément, cela crée plus de disponibilité et de proximité et aujourd’hui, tout le Barreau a besoin de ça. De la proximité, de la réactivité et de l’efficacité.
Quelques-unes de leurs 29 propositions
Un site internet de l’Ordre simplifié et enrichi, notamment avec un annuaire contenant les coordonnées des greffes et des juridictions du ressort de la Cour d’appel ;
Une notification mensuelle des procès-verbaux du Conseil de l’Ordre ;
Au moins deux Conseils de l’Ordre ouverts par an ;
Une mise en place de séances avec un professionnel de santé pour apprendre à gérer le stress ;
La création d’un service de halte-garderie.
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