Football : la Fifa (...)

Football : la Fifa en six questions

Zoom sur l’instance internationale du football, secouée par la dénonciation d’un système de corruption.

C’est quoi la Fifa ?

La Fédération internationale de Football Association (Fifa) est une association suisse à but non lucratif, créée en 1904, dont le siège est à Zurich. Elle s’est donné pour objectif la promotion du football dans le monde, de l’intégrité, de l’éthique et de l’esprit sportif en vue d’empêcher que « des méthodes et pratiques, telles que la corruption, le dopage ou la manipulation de matchs, ne mettent en danger l’intégrité des matchs, compétitions, joueurs, officiels et membres ou ne donnent lieu à des abus dans le Football association ».

Elle est surtout connue comme étant l’organisatrice de la Coupe du monde de football, qui se tient tous les quatre ans, et qui lui permet de financer ses programmes de développement du football dans le monde.

C’est également la Fifa qui définit et fait évoluer les lois du jeu du football.

Comment fonctionne la Fifa ?

Sont membres de la Fifa, les associations nationales responsables de l’organisation et du contrôle du football de leur pays (au nombre de 209 à l’heure actuelle).

Les membres faisant partie du même continent sont regroupés par confédération (par exemple, l’UEFA au niveau européen ou la CONCACAF pour l’Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes.

Le Congrès est l’organe législatif de l’association et réunit l’ensemble des associations membres, qui disposent chacune d’un vote. Il élit, conjointement avec les confédérations, le président et les membres du comité exécutif, pour une période de quatre ans. Le Comité exécutif est l’organe exécutif de la Fifa.

Le secrétariat général est, quant à lui, l’organe administratif. Il est engagé sur la base d’un contrat de droit privé et est chargé, notamment, de l’exécution des décisions du congrès et du comité exécutif et de la gestion de la Fifa.

La Fifa a également créé des commissions dotées d’attributions particulières : la Commission « sécurité et intégrité », celle dédiée aux questions juridiques, la Commission « marketing et télévision », etc. La Fédération dispose également d’un organe juridictionnel.

D’où la Fifa tire-t-elle sa force ?

La Fifa est détentrice de tous les droits associés (droits de diffusion audiovisuelle, droits de marketing et promotion, etc.) aux compétitions qu’elle organise, au premier rang desquelles figure la Coupe du monde. Ces droits lui ont permis de dégager, pour la période 2011-2014, plus de 5,7 milliards de dollars.

Elle est également à l’origine du choix du site retenu pour chaque Coupe du monde. C’est également elle qui fixe le calendrier des compétitions et matchs internationaux.

Quelle est la crise actuelle secouant la Fédération ?

Différents membres de la Fifa sont soupçonnés d’avoir facilité ou bénéficié du versement de sommes d’argent en marge des décisions prises par la FIFA, lors de la sélection des pays hôtes pour la Coupe du monde.

Les arrestations ont été rendues possibles, notamment, grâce à la coopération d’un ancien membre du Comité exécutif de la Fifa et ancien secrétaire général de la CONCACAF, Charles Blazer.

Plus généralement, c’est tout le système « Blatter » (le président reconduit et démissionnaire de la Fifa) qui semble être dans le collimateur de la justice.

On désigne ainsi l’organisation clientéliste de la Fifa, reposant sur l’acquisition des votes des membres du Congrès en échange des programmes de développement locaux mis en place de manière ciblée, par l’association, au bénéfice des petites fédérations. La surreprésentation (70 %) des petites fédérations au congrès est due à un système faisant que la France pèse, par exemple, autant que le Liechtenstein.

A quel titre la justice américaine s’est-elle saisie de l’affaire ?

On peut, en effet, se poser la question dans la mesure où la plupart des personnes arrêtées en Suisse ne sont pas de nationalité américaine. La justice américaine s’est saisie du dossier en raison, d’une part, du fait que le siège de la CONCACAF est à Miami et, d’autre part, en raison de l’existence de la procédure visant actuellement Charles Blazer. De plus, des versements d’argent illicites seraient passés par des banques américaines.

C’est dans le cadre du mécanisme d’entraide judiciaire que les autorités suisses ont pu, sur cette base, collaborer avec la justice américaine. Il faut rappeler que les juges suisses ont également initié, en mars dernier, une procédure similaire.

Le scandale actuel peut-il remettre en cause l’organisation par le Qatar du Mondial 2022 ?

Les règlements de la Fifa ne prévoient pas ce cas de figure. Rien ne semble toutefois devoir s’opposer à ce qu’un nouveau vote soit organisé.

Fichier « Stade » : le PSG épinglé

Un arrêté ministériel du 15 avril dernier avait permis au club sous contrôle qatari d’enrichir son fichier des interdits de stade avec « les signes physiques particuliers, pseudonymes, activités publiques » de ses supporters ou encore leur activité sur les blogs et réseaux sociaux, y compris des mineurs. Un cran supplémentaire était ainsi franchi, pour les détracteurs de ce fichier « Stade », qui dénonçaient une véritable « sélection » par le club de ses supporters. Saisi d’un recours en référé, le Conseil d’Etat, par ordonnance du 13 mai dernier, a suspendu l’exécution de l’arrêté contesté. Il a estimé que « compte tenu de la nature des données en cause, de l’utilisation susceptible d’en être faite et de la possibilité de les transmettre sans garantie suffisante à un large cercle de destinataires », il existait « un doute sérieux sur la légalité » de ce fichier.

De son côté, la Cnil (Commission nationale Informatique et Libertés) a, le 10 juin dernier, mis en demeure le PSG de respecter le cadre des autorisations relatives aux interdictions et aux exclusions de stade qu’elle lui avait délivrées en 2013 et 2014.

http://fr.fifa.com/

deconnecte